À partir de 2020, la loi sur les accidents du travail sera étendue aux « petits statuts », une appellation désignant toutes sortes de stages non soumis à la sécurité sociale. Un impact important est attendu sur la déclaration Dimona.
Accidents du travail et petits statuts
En raison du transfert aux Régions des compétences en matière d'éducation (6e réforme de l'État), la combinaison « apprentissage - travail » s'est rapidement développée ces dernières années et a engendré un grand nombre de systèmes qui ne sont pas soumis à l’ONSS, ni à la réglementation sur les accidents du travail. Aujourd'hui, les stagiaires relèvent du régime propre à leur statut spécifique. Il existe, par ailleurs, autant de régimes d'indemnisation qu'il y a de types de formation, ce qui entraîne une insécurité juridique pour tous les intéressés.
Le législateur prévoit une couverture générale et cohérente de ces petits statuts à partir de 2020, en les intégrant dans la loi sur les accidents du travail. Toutes les informations nécessaires doivent parvenir aux assureurs par le bais de l'extension des données dans la déclaration Dimona.
Quelles formations ?
Les petits statuts sont des combinaisons « apprentissage - travail », dans lesquelles la personne concernée :
- fournit des prestations de travail en dehors de l'établissement d'enseignement ou de formation ;
- dans le cadre d’une formation pour un travail rémunéré ;
- et sans que ces prestations de travail ne conduisent à un assujettissement en tant que travailleur ordinaire ou apprenti.
Quelques exemples : formation professionnelle individuelle (FPI), immersion professionnelle (CIP ou BIS), parcours de formation pour demandeurs d'emploi, stages pratiques en vue de l'obtention d'un diplôme, etc.
Pour une liste plus complète, nous vous renvoyons vers Fedris qui est chargé de publier sur son site la liste des stagiaires concernés. Cette même liste reprend les personnes qui sont désignées comme employeur et qui sont dès lors obligé de souscrire une assurance accident de travail à partir du 1er janvier 2020
Qui est « l’employeur » soumis à l’obligation d’assurance ?
La réglementation désigne pour chaque stage/formation l’employeur soumis à l'obligation d'assurance . Il s'agit soit du fournisseur de stage (= l'entreprise qui organise le stage sur le lieu de travail), soit de l' établissement de formation (= VDAB, Actiris, Forem, centre de formation, centre de formation professionnelle, établissement d’enseignement, etc.)
L’ « employeur » soumis à l'obligation d'assurance est, à l’égard du stagiaire, responsable de :
- la déclaration Dimona ;
- la souscription de l’assurance accidents du travail ;
- la déclaration des accidents du travail.
Pour toute une série d'autres occupations, c'est par contre l'employeur qui occupe le stagiaire qui devra se charger de souscrire l'assurance. A Bruxelles, c'est notamment le cas pour :
- formation professionnelle individuelle en entreprise (FPIE)
- contrat d’adaptation professionnelle (CAP)
- convention d’immersion professionnelle (CIP)
Régime d’indemnisation des accidents du travail
Il existe 2 régimes de couverture et d'indemnisation (= indemnisation forfaitaire) :
- une couverture complète (F1) : formation théorique + formation pratique dans l'entreprise + accident sur le chemin trajets A/R ;
- une couverture spécifique, plus limitée (F2) : uniquement les activités pratiques en entreprises + accident sur le chemin trajets A/R . Ce régime concerne plutôt les stagiaires qui ne reçoivent pas d'indemnités dans le cadre de leur stage (ou une indemnité très limitée).
La nouvelle Dimona « full »
Pour assurer les petits statuts, Fedris a besoin des informations suivantes, qui seront obligatoires dans la déclaration Dimona à partir du 1er janvier 2020 :
- période de début et fin du stage
- type de stage (IVT, TRI ou STG)
- nature de l'occupation : ouvrier/employé
- classe de risque en matière d’accidents du travail
- statut dans l'assurance accidents du travail : général (F1) ou limité (F2)
À partir de quand ?
L'intégration dans la loi sur les accidents du travail prendra effet le 1er janvier 2020 pour les accidents du travail qui surviendront à partir de cette date.
Cela signifie qu’à partir du 1er janvier 2020, tous les « petits statuts », avec leurs données nécessaires, devront figurer dans la déclaration Dimona, quelle que soit la date de début de la formation.
Pour les « petits statuts » liés à une Dimona active au 31 décembre 2019, l'action est la suivante :
- Dimona en cours « OUT » au 31 décembre 2019
- nouvelle Dimona « IN » au 1er janvier 2020 avec toutes les données obligatoires. Le type de stage reste le même en cas d’IVT ou de TRI, tandis que le type DWD devient STG.