L’interdiction des sacs plastiques début septembre affecte tous les commerces bruxellois proposant à leurs clients des produits en vrac : marchés, épiceries, supermarchés, drogueries, bijouteries, quincailleries, pharmacies etc. Que vous impose la loi? Comment se passe l’interdiction? Quels conseils pratiques pouvez-vous appliquer ?
Continents plastiques, épuisement des ressources, sécurité alimentaire et plastique, déchets, gaspillage : des termes dont nous entendons de plus en plus parler... Cette préoccupation n’est pas nouvelle, mais l’étendue des dégâts occasionnés devient préoccupante pour notre avenir et celui de nos enfants.
En marche vers la diminution
Au niveau politique, des mesures se prennent progressivement afin de réduire l’impact de l’activité humaine sur notre planète.
De manière générale, la Directive européenne 94/62/CE, relative aux emballages et déchets d’emballage, vise à :
- développer une meilleure gestion des emballages, et à
- harmoniser la politique « déchets » au niveau international.
Le 31 décembre 2025, l’UE impose que chaque état membre ait adopté des mesures garantissant que la consommation de sacs plastiques légers soit inférieure à 40 sacs/personne/an. Mais elle laisse aux Etats membres la liberté de choisir leur méthode pour atteindre l’objectif.
En moyenne, un sac plastique de caisse est utilisé 20 minutes par le consommateur, avant d’être jeté. Sa décomposition dans la nature est estimée à 450 ans !
En Belgique, chaque région ayant choisi sa propre manière de procéder, la compréhension de la législation n’a pas été facilité pour le citoyen. Mais cette année, les calendriers wallons et bruxellois se rejoignent.
L’interdiction des sacs plastiques en Région bruxelloise
A Bruxelles, c’est l’arrêté BruDALex (BRUxelles/-ssel-Déchets-Afvalstoffen-LEX) qui dote la Région d’un cadre légal à respecter afin de diminuer drastiquement les emballages.
Cette interdiction des sacs plastiques est une première étape vers la limitation des emballages en général et du plastique en particulier.
En Région bruxelloise, l’interdiction des sacs plastiques s’est effectuée en deux étapes.
-
1er septembre 2017 : interdiction des sacs plastiques de caisse légers, autrement dit des sacs plastiques à usage unique de moins de 50 microns (µm).
-
1er septembre 2018 : interdiction de tous les sacs plastiques légers à usage unique, ce pour tout produit en vrac (alimentation, bijoux, droguerie,…).
Des exceptions temporaires existent pour les produits liquides et humides. Ces dérogations seront progressivement supprimées, en 2020 et 2025.
En 2030, tous les sacs plastiques, ce compris les sacs plastiques à usage unique biosourcés et compostables à domicile, ainsi que ceux pour les plantes et animaux aquatiques, seront interdits.
Premiers constats bruxellois
En février 2017, hub.brussels a réalisé un premier sondage auprès des commerçants. L’objectif : déterminer le niveau de connaissance sur l’interdiction des sacs de caisse du 1er septembre 2017, les actions déjà mises en place et les attentes.
Le type de commerçants ciblés : une vingtaine de commerçants par catégorie de commerces susceptibles de distribuer des sacs, dans 4 communes au profil différent.
-
Plus de 2/3 des commerçants interrogés étaient au courant de l’interdiction des sacs de caisse à usage unique, avec près de 80% à Saint-Gilles (probablement via l’interdiction des sacs sur les marchés) et 77% à Woluwe-Saint-Pierre où la commune avait déjà distribué un courrier aux commerçants.
-
2/3 des commerçants interrogés distribuaient encore des sacs plastiques à usage unique et n’avaient pas réfléchi à des alternatives.
Les questions des commerçants aux enquêteurs ont montré un grand flou dans la perception de l’interdiction. Des grandes craintes concernant l’emballage des aliments ont été exprimées, bien que l’interdiction de ce type de sac n’entrait en vigueur que le 1er septembre 2018.
Des outils de communication de Bruxelles Environnement ont été distribués pour l’interdiction 2017, puis pour l’interdiction 2018. Lors de cette deuxième distribution, les inquiétudes des commerçants semblaient avoir diminuées. Cependant, ils sont toujours dans l’attente de LA solution pour les aliments humides.
Bruxelles Environnement a prévu d’organiser une enquête satisfaction dans les mois qui viennent, afin de percevoir comment s’est passé la transition.
Une solution ?
Quelle est LA solution, c’est la demande de tous… Elle n’existe pas. Trop de critères entrent en ligne de compte :
- Le type de produit (viandes, légumes, livres, objets divers,…),
- La nature du produit (humide, liquide, solide, fragile,…)
- L’usage (vente à emporter, usage sur place,…)
- Le prix,
- Le nombre d’utilisations de l’emballage,
- Les indicateurs d’impact sur l’environnement,
- Etc.
Le premier conseil à suivre sans doute: ne pas viser la meilleure solution, mais la solution du « moindre mal » en tenant compte des différents critères à prendre en compte et en les hiérarchisant par rapport à ses propres besoins. Il s’agit d’un changement de comportement qui implique tout le monde : consommateurs, commerçants, fournisseurs, …
Quelques pistes tout de même
Dans "’Analyse du cycle de vie « jetable/ réutilisable » des emballages pour l’Horeca" réalisée par le bureau d’étude RDC Environnement pour Bruxelles Environnement, la gestion des emballages préférable est celle réalisée par le consommateur : Le consommateur vient avec ses propres contenants réutilisables.
Pour remplacer le sac en plastique, les exemples d’alternatives pour le consommateur se multiplient :
- Le caddie, le sac réutilisable à son image, le cabas et filets à provision, le sac à dos, la besace, le cartable,
- Les sacs en coton, filets pour les légumes,
- Bocaux, Tupperware,
- Emballages réutilisables en cire d’abeilles,
- Gourde, thermo,
- Consignes, …
Cette conclusion pour les emballages Horeca peut être élargie à tous les emballages : encourager l’emballage réutilisable géré par le consommateur. L’emballage consigné est également une alternative, que commerçants et fournisseurs peuvent offrir. Ainsi, en Allemagne, les bouteilles en plastiques peuvent être rendues aux commerçants contre une consigne.
Toutefois, si le meilleur déchet est celui qui n’existe pas, les emballages restent indispensables : ils protègent, réduisent le gaspillage, facilitent le transport, informent le consommateur…
L’emballage, levier de durabilité.
Et le changement de comportement du consommateur ne se fera pas en un jour. Les offres « zéro déchets » doivent s’étoffer et l’achat impulsif restera naturel, …
Que pouvez-vous faire en tant que commerçant ?
Si un emballage à usage unique est nécessaire, quelques pistes de réflexion parmi d’autres :
- Bien définir ses besoins et les alternatives existantes,
- Favoriser les emballages en une seule matière, plutôt que ceux composés de matières différentes,
- Favoriser les emballages en ressources renouvelables, par opposition aux ressources épuisables comme le plastique,
- Favoriser les matières recyclables et recylées (pour l’alimentaire : PP ou PET)
- …
Des nouvelles habitudes voient le jour. Encourageons-les en y participant activement !
Vous voulez en savoir plus et rester informé ?
Toutes les informations, conseils sur l’interdiction des sacs plastiques sont mis sur le site de Bruxelles Environnement, page « professionnel » et page « citoyen ». Ce site se met régulièrement à jour. N’hésitez pas à le consulter pour vous tenir informer des dernières avancées et participer à l’évolution en place !
C’est également un moyen de se tenir informer des nouvelles mesures qui seront prises pour lutter contre les déchets plastiques qui empoisonnent notre environnement !
Un autre moyen, est de vous inscrire aux newsletters de Bruxelles Environnement.
Des questions précises?
Contactez Martine Bourguignon, mbourguignon@hub.brussels