Terroirist, la coopérative grossiste du bio bruxellois

Au milieu des années 2010, le marché du bio a connu une expansion telle que l'envie de privilégier un réseau de producteurs de taille moyenne et de mettre en avant commercialement le nom du producteur avant celui du produit est un peu passée au second plan. De là à imaginer une structure d’approvisionnement alternative permettant aux secteurs du commerce et de l’Horeca d’accéder à des produits bio, en toute transparence et à des prix compétitifs, il n’y avait qu’un pas.

Activité à impact moins négatif

Et ce pas, c’est Thibaud Godet qui l’a franchi dès 2016 en indépendant grâce au dispositif JobYourself, puis à partir de 2018 avec Rémy Fernandez sous le statut de société coopérative. « À terme, nous avons pour objectif que les magasins et les restaurants en deviennent les coopérateurs, détaille-t-il. Techniquement, il s’agira alors d’une centrale d’achats en direct. »

Cet ingénieur de formation qui avait d’abord intégré une société de conseil, s’intéressait depuis longtemps au concept d’économie circulaire et aspirait à développer une activité à l’impact moins négatif sur notre société. Les débuts ont été modestes, avec la clientèle de deux magasins et quatre restaurants, et la complicité de L’Heureux Nouveau installé à la Glacière à Saint-Gilles, qui a ouvert sa chambre froide et prêté sa camionnette au néo-entrepreneur. Le succès a été immédiat et le réseau s’est rapidement élargi.

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La crise du covid a contraint les restaurants à la fermeture mais a incroyablement boosté les magasins bio. « Il a fallu se battre pour notre place et ‘exploiter’ les circonstances pour essayer d’améliorer notre implantation dans les magasins, se souvient Thibaud Godet. On en a profité pour consolider l’offre en épicerie parallèlement à notre gamme de produits frais. » Et à la sortie de crise, il a fallu gérer le contraire : la baisse de l’intérêt pour les commerces bio et la réouverture des restaurants. Au final, l’année s’est tout de même terminée sur un bilan positif. Ouf !

Précieux soutiens

Pour atteindre ce résultat, assurer son développement, faciliter son déménagement de Saint-Gilles vers Forest puis vers le TIR à Laeken, et faire face aux différentes crises, Terroisist a pu compter sur les multiples soutiens disponibles à Bruxelles, comme la prime Be Circular décrochée dès 2018 et qui s’est révélée bien utile pour répondre à la demande de l’Horeca, créer de l’emploi, étendre le réseau et améliorer la visibilité de la coopérative. Le soutien de hub.brussels a aussi été précieux en matière légale et comptable ainsi que pour l’obtention d’un indispensable permis d’environnement.

Et l’entrepreneur est bien décidé à ne pas en rester là. Parfaitement en phase avec la stratégie Good Food 2 (2022-2030), il compte inscrire Terroirist dans Refresh.be, un projet d’éducation et de sensibilisation à l’alimentation durable et à l’agriculture urbaine qui propose aux acteurs et actrices de l’économie bruxelloise d’améliorer les valeurs de leur entreprise. « Terroirist peut s’impliquer en matière alimentaire. En tant que professionnels de l’alimentation, nous allons essayer de faire en sorte d’être une des solutions plus approchables par toutes et tous. »

Le conseil du fondateur

« Lorsque je me suis lancé, quitter son job pour devenir entrepreneur était en vogue. Ce n’est plus le cas aujourd’hui, alors qu’il y a encore pas mal d’opportunités. Je crains qu’il n’y ait plus personne pour prendre des risques et changer les choses. Prenez l’avis d’autres entrepreneurs mais OSEZ ! » - Thibaud Godet, fondateur de Terroirist