Les fées devaient être d’humeur joyeuse lorsqu’elles se sont penchées sur le berceau de Margaux. En plus d’un esprit affûté et d’une grâce sans artifices, elles lui ont offert un pouvoir : celui de donner vie au papier. Sous ses doigts, un simple A4 devient tantôt paon flamboyant, insecte luisant ou poisson scintillant. Ce don, Margaux Baert en a fait un métier. Ses créations s’envolent aujourd’hui jusqu’au Pays des Origami.
C’est à La Cambre, lors d’un atelier consacré au papier, que la magie opère. Margaux, étudiante namuroise appliquée, y étudie la communication graphique et visuelle. Ce cours ouvre un nouveau champ des possibles : « Le papier allie fragilité, flexibilité et durabilité. J’avais vraiment envie d’explorer cette alliance. » Rapidement, elle expérimente, plie, transforme et crée plumes, écailles, insectes et coraux de papier.
Pour Margaux, c’est décidé : elle sera Craft designer, spécialisée dans l’art du papier.
Se faire une place dans un marché de niche
Sur papier, l’histoire est bien belle… mais ne pèse malheureusement pas très lourd sur un compte en banque. « Le plus important, c’était de pouvoir trouver une clientèle et s’entourer de personnes de confiance. » Le marché, très niche, demande en outre d’aller proactivement faire connaitre ses services et en montrer la plus-value.
Margaux prend donc son bâton de pèlerin pour aller proposer ses créations à des marques et commerces. Et ses efforts portent leurs fruits. Très vite, elle est sollicitée pour des projets aussi variés qu’un habillage de vitrine ou décoration en magasin (pour Natan, Uniqlo ou Prada), une scénographie d’événement design, un packaging en édition limitée (pour Godiva) ou encore des objets d’art pour des galeries.
Si elle travaille seule dans son atelier, Margaux sait aussi s’entourer de freelances et d’artisans pour mener à bien les projets plus ambitieux. « Pour l’habillage d’une grande vitrine, quelques mains en plus ne sont pas de trop (rires) ! »

Un matériau léger aussi pour l’environnement
Margaux ne travaille qu’avec des papiers 100% FSC, fabriqués en Europe. Ses fournisseurs sont belges ou européens. « Le fait de travailler de manière artisanale, en circuit court, avec un matériau recyclable, apporte une vraie dimension durable à mon projet. C’était essentiel pour moi ».
Quant à son choix d’installer son atelier à Bruxelles, il n’a rien d’un hasard : « Géographiquement, c’est idéal pour rayonner en Europe. Mais au-delà de ça, Bruxelles offre une richesse créative et une qualité de vie assez extraordinaires. »
L’importance du réseau
Margaux insiste souvent sur un point : s’entourer est essentiel. Pour son développement à l’international, elle se tourne vers hub.brussels. Grâce au réseau international de l’Agence, elle intègre en 2023 l’Export Accelerator, un programme de six mois qui l’aide à poser les bases solides d’une stratégie d’internationalisation. En 2024, elle suit le programme WeFund de Womenpreneur.
Dans la foulée, la designer s’est vu proposer une opportunité de taille : exposer ses œuvres à l’ambassade de Belgique au Japon en septembre et animer un atelier sur le pavillon belge de l’Expo universelle à Osaka. « Pour le moment, j’ai réussi à développer une très chouette clientèle à l’échelle européenne. La mission au Japon organisée par hub.brussels sera l’occasion d’explorer un marché à la culture totalement différente. »
Et si l’art du pliage est une tradition japonaise, nul doute qu’avec son talent, la paper artist belge saura très vite se faire une place dans leurs petits papiers.
Le conseil de Margaux
« Restez curieux. Dans un monde digitalement saturé, il est bon de retrouver l’artiste qui sommeille en nous en se reconnectant avec le monde en trois dimensions. »
Margaux Baert - https://margauxbaert.com/