Une très belle initiative pour toutes les (très) petites, moyennes et grandes structures bruxelloises, quelle que soit leur taille ou leur nature, soucieuses d’encourager la mobilité à vélo au sein de leurs équipes.
C’est un projet spécifique proposé par Bruxelles Environnement et mis en œuvre à Bruxelles par Pro Vélo à partir de 2013. Son nom : The Bike Project. Son but : encourager la mobilité à vélo en créant un contexte et une dynamique favorables au vélo au sein des entreprises et organisations bruxelloises. Sa méthode : un accompagnement individuel et totalement gratuit car financé par la Région pour l’élaboration, le développement et la mise en place de leur politique vélo. Initialement destiné aux grandes entreprises possédant un siège dans la capitale, il a été adapté et étendu depuis 2022 aux petites et moyennes structures installées à Bruxelles et comptant moins de cent personnes au sein de leurs équipes. En dix éditions, le Bike Project a accompagné plus de quatre-vingts grandes entreprises possédant un établissement à Bruxelles, à la plus grande satisfaction tant des (néo)cyclistes membres du personnel que des mobility managers.
Les petites structures bruxelloises aussi
En un an d’action auprès des petites entreprises et organisations bruxelloises, il a épaulé avec succès une cinquantaine de ces structures. « Nous nous adressons à un public vraiment très large et très varié, explique Marine De Mey, chargée de projet pour The Bike Project et coach à ses heures, entreprises privées ou publiques tous secteurs confondus, asbl, écoles… Pour autant qu’elles soient situées à Bruxelles et accueillent moins de cent membres du personnel sur leur site ». Elle précise : « Il nous est même déjà arrivé de conseiller utilement des indépendant.e.s qui travaillent seuls et avaient envie de se mettre au vélo dans le cadre professionnel ! »
Grâce à The Bike Project, toutes les entités concernées, quelle que soit leur taille, peuvent en effet bénéficier gratuitement d’un coaching qui se prolonge pendant six mois et offre un accompagnement personnalisé tant à la structure elle-même qu’aux membres de son personnel. Tout commence par un diagnostic vélo qui permet de faire in situ le point sur le potentiel, la politique et les éventuelles infrastructures adaptées au vélo au sein de l’organisme bénéficiaire. S’ensuivront des conseils personnalisés pour permettre à l’utilisation du vélo de se développer harmonieusement au sein de l’entreprise ou de l’organisation, le test vélo particulièrement apprécié par les futurs cyclistes au quotidien qui pendant deux semaines peuvent tester différents modèles de vélo adaptés à leur mode de vie, une formation théorique et pratique, et même l’établissement d’itinéraires personnalisés domicile-travail agréables et sécurisés pour ceux et celles qui le désirent. Au bout des six mois d’accompagnement par le ou la coach du Bike Project, une évaluation permet non seulement de faire le bilan de l’ensemble de l’opération, mais aussi d’envisager les adaptations ou améliorations qui permettront au vélo de consolider sa présence au sein de la structure.
5th floor, un exemple inspirant
Seul regret de l’équipe à la manœuvre pour le développement du Bike Project auprès des petites et moyennes structures: les réactions encore trop frileuses de celles-ci. Ce n’est pourtant pas faute d’avoir multiplié les canaux de communication pour vanter les avantages du projet. C’est d’ailleurs via un post sur LinkedIn que Noémie Mertens, responsable de la communication chez 5th floor et cycliste de loisirs, a eu vent du Bike Project et des opportunités offertes aux petites et moyennes entreprises. Elle n’a pas eu beaucoup de mal à convaincre Vanessa Leclerq, responsable RH dans la même firme, de tenter l’expérience. En effet, 5th floor, société de conseil dans le numérique installée à Watermael-Boisfort et comptant une quarantaine de salarié.e.s auxquels viennent s’adjoindre régulièrement une myriade de freelances, s’était déjà investie en 2021 dans la semaine de la mobilité. Suite au succès de cette première expérience, elle cherchait à implémenter un budget mobilité sans savoir au juste comment s’y prendre.
Un bon point de départ
« Dans le cadre de nos projets internes de RSE (Responsabilité Sociale des Entreprises), nous faisons attention à l’impact de notre entreprise au quotidien, expliquent les deux jeunes femmes. Militer pour une mobilité douce, favoriser un changement de mentalité chez ceux et celles qui travaillent avec nous a du sens. Nos bureaux étant situés à Bruxelles, nous désirions démontrer que lorsqu’on habite et travaille en ville, changer ses habitudes est vraiment très simple. Mais nous avons remarqué que les questions restaient nombreuses de la part de nos équipes. L’expérience du Bike Project nous a donc semblé être un bon moyen de sensibilisation et d’information sur les alternatives disponibles. »
Un accompagnement de qualité
Noémie Mertens et Vanessa Leclerq, désormais promotrices du Bike Project chez 5th floor, rencontrent pour la première fois leur coach, Marine De Mey, en janvier 2023. Pour toutes les trois, c’est le début d’une longue et fructueuse collaboration. « Lors de notre première réunion importante avec Marine, elle a pris le temps de nous poser une foule de questions pour comprendre notre réalité parce qu’une entreprise n’est pas l’autre, se souviennent les deux jeunes femmes. Elle nous a aussi détaillé les différentes options possibles dans le cadre du projet. Et elle nous a partagé une série de supports à transmettre en interne pour préparer nos équipes à l’indispensable enquête préliminaire. Il faut en effet se faire une idée plus concrète de différents critères tels que la localisation des personnes potentiellement intéressées, le nombre de kilomètres qu’elles auraient à parcourir, les difficultés éventuelles. » Dès le printemps, l’information est largement diffusée parmi les membres du personnel avec un focus tout particulier sur les possibilités de testing de vélos. L’entreprise propose même une sorte de petit ‘kit de survie’ à ceux et celles qui désiraient utiliser le vélo pour leurs trajets domicile-travail. Vanessa Leclerq insiste : « Il est tellement appréciable de bénéficier d’un traitement personnalisé, sur mesure, et non d’un simple programme ‘clef sur porte’ ! »
Sur le terrain
Noémie Mertens s’investit à fond dans l’expérience. Elle se charge d’effectuer l’enquête préalable auprès de ses collègues. Elle veille à leur expliquer le concept en tête-à-tête et effectue même le test vélo en leur compagnie. À titre personnel, elle a bien sûr tenté l’expérience du chemin du travail à vélo : « Pour venir au bureau, j’effectue un trajet intermodal, détaille-t-elle. Ce test m’a permis de réaliser qu’utiliser le vélo est assez simple et diminue largement mon temps de trajet entre mon domicile et la gare. Certes, je ressens encore à l’heure actuelle quelques petits freins à l’utilisation quotidienne du vélo tels que l’équipement à prévoir contre la pluie, mais cela devrait se résoudre progressivement. » Comme elle, cinq autres personnes au sein de l’équipe ont partiellement ou intégralement sauté le pas. Un bilan totalement positif pour les deux jeunes femmes. « Les premiers efforts pour mettre en œuvre le Bike Project ont porté leurs fruits, se réjouissent-elles. Ce serait formidable d’arriver à impliquer chaque année de plus en plus de personnes ! » Et elles tiennent à attribuer une large part de ce succès à leur coach et à son soutien indéfectible : « Marine a toujours été extrêmement disponible pour répondre à nos questions, assurent-elles, et elle n’a jamais hésité à se déplacer, à revenir vers nous pour s’assurer du bon déroulement du programme. »
À long terme
Chez 5th floor on est en tout cas bien décidé à ne pas en rester là. « Nous allons continuer à communiquer jusqu’au mois de novembre à propos du Bike Project et des autres initiatives autour du vélo telles que la Bike Experience, expliquent Noémie Mertens et Vanessa Leclerq, sans oublier d’informer nos freelances sur les possibilités de leasing vélo. Le Bike Project a permis de monter en puissance pour la semaine de la mobilité et nous espérons que ce n’est qu’un début. L’important est d’y aller en douceur. On ne peut forcer personne mais on peut susciter l’intérêt, parler de ce qui existe et petit à petit faire changer les choses. C’est donc un projet de longue haleine. »
Un bel enthousiasme qui devrait inspirer beaucoup d’autres entrepreneurs et entrepreneuses de toutes tailles.
Plus d'infos sur : https://thebikeproject.brussels/