Qu’arrive-t-il quand une spécialiste du marketing éprise de nutrition saine rencontre par hasard en novembre 2016 une jeune diététicienne dans une maison d’hôtes cubaine ? Elles jettent les bases de WESH, une aventure que Virginie Timmermans poursuit désormais seule.
Quel est votre parcours avant la création de WESH ?
Virginie Timmermans : Diplômée en marketing, j’ai travaillé pendant presque cinq ans chez EXKI. J’ai décidé de démissionner car je ressentais l’envie de lancer mon propre projet: je me voyais à l’époque ouvrir une néo-cantine saine et branchée. Certes, j’étais autodidacte en matière de «healthy food» mais ma motivation était très profonde. Pour résoudre quelques problèmes de santé, j’avais déjà modifié ma manière de manger après m’être longuement documentée. Je crois dur comme fer au lien entre alimentation et santé!
Quelle est la genèse du projet WESH?
V.T. : A la fin de l’année 2016, lors d’un voyage à Cuba, j’ai rencontré Carol Fleuvy, diététicienne de formation animée elle aussi par l’idée d’ouvrir un restaurant axé sur l’alimentation saine. Nous nous sommes revues à Bruxelles et avons décidé de travailler ensemble sur ce projet. Nous voulions montrer aux gens que manger sain et équilibré est simple et ne signifie pas abandonner gourmandise et plaisir.
Quelle est son originalité ?
V.T. : Dans notre futur restaurant, nous comptions proposer des plats équilibrés, sains, gourmands et qui plairaient aussi à la clientèle masculine en général moins attirée par ce type d’alimentation. Nous imaginions aussi qu’après leur repas, nos clients repartiraient avec des idées et des conseils.
Progressivement, nous avons découvert que le développement de coachings alimentaires didactiques nous attirait plus encore. Nous nous sommes formées en conséquence et avons lancé les coachings dans le courant de l’été 2017. A la rentrée de la même année, nous avons décidé de mettre notre projet de restaurant en stand by pour un temps et de nous concentrer sur les coachings, des formules ludiques et conviviales pour des petits groupes amicaux, des coachings en entreprise ou encore des partenariats avec d’autres acteurs du healthy fooding. Nous avons aussi mis au point des coachings alimentaires individuels personnalisés basés sur un journal alimentaire tenu par le client, l’analyse de ses habitudes et de son mode de vie, ainsi que sur une visite à son domicile avec audit du contenu de ses frigos et armoires. Et nous avons continué à nous former comme par exemple lors de ce voyage aux Etats-Unis en février 2018 pour suivre un cours intensif de cuisine dans l'école PlantLab lancée par le chef Matthew Kenney.
En mai 2018, les responsables du ‘Café Pastel’, un bar branché du Sablon, nous ont proposé une collaboration éphémère. Nous avons sauté sur l’occasion. Pendant six mois, nous nous sommes occupées de la partie Food de leur établissement. Nous assurions le service du midi ainsi que les brunches du weekend. À la carte, des plats typiques de la junk food américaine revisités en version healthy. Cela nous a permis de mettre notre théorie en pratique et de faire découvrir aux clients ce que l’on entendait par ‘manger sain mais gourmand’.
Depuis, vous avez repris seule les rênes de WESH ?
V.T. : Effectivement, Carol a désiré se consacrer à sa deuxième passion, l’immobilier, et j’ai pour ma part décidé de proposer un service supplémentaire aux clients de WESH: le profilage alimentaire selon l'approche de Taty Lauwers. Le postulat de départ est simple: chaque personne possédant un profil alimentaire propre, manger en accord avec celui-ci permet de digérer parfaitement, de dormir excellemment, et a des effets extrêmement favorables sur la concentration, la mémoire, la qualité de la peau, les performances physiques, etc. En revanche, une alimentation peu adaptée risque d’affaiblir l’organisme et est souvent synonyme de carences entraînant fatigue, ballonnements, douleurs musculaires et articulaires, sautes d’humeur, etc. L’objectif des audits nutritionnels de WESH est de déterminer le profil de la personne qui consulte pour lui proposer le plan alimentaire le mieux adapté à son métabolisme. J’utilise pour cela une série d’outils recoupant plusieurs grands courants: la médecine ayurvédique, l’alimentation selon le groupe sanguin (du naturopathe Peter d’Adamo), le Metabolic Typing (de William Wolcott), la diathèse (du Dr Jacques Ménétrier) et le Mood Type (du Dr Julia Ross).
L’entreprenariat faisait-il partie de vos projets ?
V.T. : Elevée entre un Papa architecte qui a monté son propre bureau et une Maman hypercréative, je ne pouvais qu’hériter de l’envie de créer. Je pense que j’ai vraiment la fibre entrepreneuriale et que c’était d’ailleurs aussi le cas de Carol.
Pendant la période de lancement du projet, à quel type de problème avez-vous été confrontées ?
V.T. : Pendant mes cinq années chez EXKI, je m’étais constitué un petit bas de laine dans lequel j’ai puisé beaucoup plus que je l’imaginais. Tout prend plus de temps que prévu, y compris le moment où l’on atteint le seuil de rentabilité. Je pense que beaucoup d’entrepreneurs débutants élaborent un plan financier peut-être un peu trop optimiste. Mais si c’était à refaire, je le referais évidemment ! Quand on lance son projet, on apprend autant que quand on travaille en entreprise! Chacune des opportunités qui s’est présentée à nous et chacun des projets que nous avons développés avec Carol ou que je développe seule aujourd’hui m’ont fait grandir et évoluer.
Avez-vous pu bénéficier de certaines aides ?
V.T. : Nous avons trouvé un premier soutien auprès de l’EFP (formation en alternance PME) et de la coopérative CREDAL. Ensuite, en raison de mon passage chez EXKI et des nombreux jobs d’étudiante dans l’Horeca de Carol, nous avons eu la chance de pouvoir accéder aux formations données chez Horeca Formation.
Quels conseils donneriez-vous à des néo-entrepreneurs ?
V.T. : Je leur dirais d’y aller, de ne pas se poser trop de questions, mais de bien s’entourer. Certains porteurs de projets n’osent pas parler de leur idée par crainte de se la faire voler alors que plus on en parle, plus on a de chances d’activer des réseaux intéressants.
Il faut aussi fréquenter tous les événements organisés pour les jeunes entrepreneurs et ne pas hésiter à se former. Et pourquoi pas penser au coworking, une formule qui offre pas mal d’avantages en matière d’efficacité et qui permet de rencontrer des gens, de nouer des contacts et de recevoir de l’aide. C’est un investissement, mais qui en vaut la peine. Se lancer à deux est une bonne formule mais il faut bien choisir la personne avec qui l’on s’associe, faire en sorte qu’elle ait des compétences ou des traits de caractère complémentaires aux siens. L’entreprenariat est une aventure géniale qui vaut la peine d’être tentée !
Pour tout savoir sur WESH : www.weshfood.com
Article rédigé par Catherine Aerts