A 25 ans, Sarah Lenoir, jeune diplômée de l’IHECS, est une toute fraîche cheffe d’entreprise. Avec sa société Knock Knock Production, elle nourrit de nombreux projets liés à sa passion pour les médias et particulièrement pour le côté créatif de la vidéo, et à son intérêt pour les projets susceptibles de faire changer les choses dans notre société.
Comment est née l’idée de créer votre propre entreprise ?
Sarah Lenoir : Cela faisait un long moment que je pensais à lancer mon propre projet. Je suis en quelque sorte une pionnière en la matière au sein de ma famille: mes parents travaillent depuis vingt-cinq ans dans la même entreprise et ne sont pas du tout dans l’état d’esprit entrepreneurial mais ils m’encouragent. Sans doute l’idée avait-t-elle déjà germé en moi pendant mes études secondaires lorsque j’ai eu l’occasion de participer au programme YEP (Young Enterprise Project). J’y ai appris les bases nécessaires au lancement d’un projet entrepreneurial. Mais je ne comptais pas nécessairement devenir indépendante.
A l’issue de mon master en animation socioculturelle et éducation permanente, j’ai cherché un job. J’aurais voulu allier ma passion pour les médias -j’adore la vidéo pour son côté hyper créatif- et mon intérêt pour les projets susceptibles de changer les choses au niveau économique, culturel, social ou encore environnemental. Je me suis rapidement rendu compte qu’aucun poste ne correspondait vraiment à mes préoccupations: il s’agissait soit de vidéo dans le cadre de projets qui ne prenaient pas sens pour moi, soit de community management au sein d’asbl où l’aspect créatif via les medias me semblait insuffisant. Du coup, je me suis dit ‘pourquoi pas créer ma propre entreprise ?’
Le processus de création a-t-il été long ?
S.L. : J’ai terminé mes études en juin 2016 et j’ai lancé Knock Knock Production en mai 2017 à l’issue d’une formation de trois mois chez Groupe One dans le cadre d’IHECS-Preneur, l’incubateur des étudiants et alumnis de l’IHECS en association avec Groupe One.
J’étais vraiment décidée à créer mon entreprise mais sans cette formation à laquelle je me suis consacrée à 100%, je pense que cela m’aurait pris un peu plus de temps. Groupe One continue d’ailleurs à me suivre au niveau financier. Cela me permet de me sentir beaucoup moins seule car c’est un domaine dans lequel je suis en général moins pointue.
Quel type de service apportez-vous à vos clients ?
S.L. : Notre offre est assez large. Nous sommes à même de proposer de la vidéo mais aussi tout ce qui tourne autour du web, que ce soit des sites Internet, du webdesign, du graphisme (logos, illustrations…), de la photo, des dossiers de stratégie de communication pour les réseaux sociaux, des campagnes de crowdfunding. Nous travaillons sur des projets qui offrent une alternative aux défis sociétaux, culturels, environnementaux et économiques actuels: des épiceries bio, du mobilier design fabriqué en Belgique de manière locale à partir de matériaux écologiques ou encore des produits de soin élaborés uniquement à base d’ingrédients bios, naturels. Au début, il s’agissait essentiellement de projets tournant autour de l’alimentation durable mais nous commençons à nous diversifier.
Au bout de vos quatre premiers mois d’existence, quel bilan tirez-vous ?
S.L. : Nous sommes encore en pleine phase de démarrage, celle où l’on cherche ce qui fonctionne ou pas, où l’on essaie constamment de se renouveler. Nous tentons de savoir où tout cela nous mène, si notre concept correspond aux besoins de notre cible, si nous pourrons en vivre. Nous nous définirions donc plutôt comme une startup même si nous n’en avons pas pris le statut.
Pour le moment, cela se passe très bien. Mieux que ce que l’on avait imaginé. Laetitia Tintinaglia, mon associée que j’ai rencontrée dans le cadre d’un atelier projet, et moi sommes très contentes. Les projets que nous avons à traiter sont très variés. Le fait de côtoyer d’autres entrepreneurs débutants est enrichissant et stimulant. Nous comprenons le stress des uns et des autres, les enjeux, les passions. Tout cela est très positif.
Mais chaque jour nous apporte aussi son lot de challenges et de stress. En dehors de nos stages, ni Laetitia ni moi n’avions déjà évolué dans un milieu vraiment professionnel. Nous apprenons donc quotidiennement sur le terrain.
Notre horizon de rentabilité se situe dans les mois à venir. Pour l’instant nous faisons face sans problème à nos différentes charges mais ne sommes pas encore en mesure de nous rémunérer correctement.
Quels conseils donneriez-vous à de futurs entrepreneurs ?
S.L. : Lancer son entreprise est une expérience assez déstabilisante parce qu’on sort complètement de sa zone de confort mais il ne faut pas douter de soi. C’est assez difficile parce qu’à ce stade, on a beaucoup de questionnements. Je dirais donc aux candidats entrepreneurs de ne pas se décourager, de ne pas prêter flanc aux critiques. Mais qu’en même temps, il ne faut pas hésiter à se renouveler, à se remettre en question. Se remettre en question tout en gardant foi en son projet en se disant que si l’on y croit c’est pour de bonnes raisons et que cela va fonctionner. Il ne faut pas hésiter à faire appel aux nombreuses structures disponibles à Bruxelles pour accompagner les jeunes entrepreneurs dans leur démarche.
Interview par Catherine Aerts
Sarah Lenoir intervient dans le cadre de la semaine thématique Entrepreneuriat Jeune qui a lieu du 25 au 29 septembre. Au programme, plusieurs activités pour les jeunes afin de les sensibiliser, de les inspirer et de les informer sur les possibilités d’entreprendre. En savoir plus