L’argent ne manque pas aujourd’hui, bien au contraire. La question c’est de savoir comment le placer ou l’utiliser, au bon endroit. C’est en cela que la finance solidaire est définitivement un levier à activer pour participer au changement et à la transition.
Pour de nombreuses personnes, "la finance" est encore un monde opaque et impalpable, qui rime avec spéculation, fraude, inégalités ou absence d’éthique. En cause, les scandales et crises financières à répétition notamment. Pourtant la finance est au coeur de tout. Dans la nouvelle vague que nous traversons - se nourrir et consommer différemment, penser les soins et l'école différemment, repenser son utilisation des transports– tout en passe par des financements. Comme nous changeons notre façon de consommer, pourquoi ne pas changer la finance aussi ? C’est ce que propose la finance solidaire, dont les revenus proviennent des citoyens.
Le problème
Contrairement aux principaux acteurs du secteur financier, la finance solidaire, ou éthique, repose sur des notions d’intérêt général et répond à des problèmes de sociétés. De nos jours, moins de 10% des transactions classiques dans le monde financent l’économie réelle, créative d’emploi (les autres 90% sont des titres échangés sur les marchés). De plus, les entrepreneurs porteurs d’innovation positives sont trop souvent mis de côté par le système financier qui a du mal à intégrer que le profit ne peut plus être le seul indicateur de performance.
L’heure des comptes
En Belgique à l’heure actuelle 265 milliards d'euros dorment sur les comptes épargne et financent les marchés sans que les citoyens ou les entreprises en aient vraiment conscience. C’est un "manque à gagner" énorme pour l'économie à finalité sociale et environnementale, créatrice d’emplois et pourvoyeuse de lien social.
Pourtant les initiatives en matière de finance solidaire sont nombreuses et ne demandent qu’à grandir davantage. Elles ont choisi de ne plus financer les énergies fossiles, polluantes ou les paradis fiscaux et s’engagent au contraire dans des actions à impact social ou environnemental positif. Ainsi chez Credal, coopérative de crédit solidaire, quand on devient coopérateur on a la certitude que son argent financera des projets utiles : associations, coopératives, projets en faveur de l’environnement…etc. De même pour le CitizenFund, une coopérative qui permet aux citoyens de placer leur argent dans des entreprises de l’économie circulaire et de la transition.
Participer au financement des entreprises directement
Le crowdfunding, une forme de financement participatif, est aussi un secteur porteur : 22 millions ont été investis sur des plateformes de crowdfunding en Belgique ces 5 dernières années. Certaines se veulent devenir des banques 3.0.
Parmi les plus éthiques, on retrouve GrowFunding, spécialisée dans les projets de transition en Région Bruxelloise, qui permet de faire des donations, ou LITA.co spécialisée dans l’investissement dans des entreprises à fort impact social ou environnemental. La plateforme Miimosa est quant à elle dédiée à l’agro-écologie et à l’alimentation, tandis que Blue Bees finance des projets liés à l’agriculture et à l’alimentation durable.
FARM, Vidya, MODS, Billy, Bonjour Maurice… ont ainsi été financés par les citoyens, qui sont devenus coopérateurs ou actionnaires d’entreprises éthiques. Une manière de reprendre le pouvoir sur son argent en l’investissant soi-même dans des entreprises porteuses de sens.
Retour sur investissement et impact
Faire travailler son « portefeuille » de façon durable, c’est ce que propose l’impact investing, une stratégie d'investissement cherchant à générer des synergies entre impact social, environnemental et sociétal d'une part, et retour financier neutre ou positif d'autre part. Elle touche les citoyens comme les entreprises, soucieux du retour financier sur investissement mais également de l’impact environnemental ou social du projet, et prêts à s’engager sur quelques années, 5 à 7 ans en général. Dans l’impact investing, les rendements ne dépassent que très rarement les 10% mais au moins, on est assuré d’utiliser son argent de façon positive. Une transparence que peu de banques classiques apportent.
Zoom sur LITA.co, plateforme dédiée à l’investissement responsable
Lancée avec la volonté de réconcilier les citoyens avec le monde de la finance, la plateforme de crowdfunding a passé la frontière l’an dernier après 3 ans d’activités chez nos voisins français et affiche déjà 14 millions d’euros récoltés au compteur. Le principe est simple : dès 100€ vous pouvez investir dans des entreprises à finalité sociale, sociétale et environnementale, en devenir actionnaire ou prêteur solidaire. De plus, grâce au tax-shelter, les particuliers peuvent bénéficier d’une réduction d’impôt allant jusqu’à 45% des montants investis.
Pour plus de renseignements : rendez-vous sur www.LITA.co