Ils changent notre façon de consommer, valorisent l’alimentation durable ou cherchent à diminuer l’importante quantité de déchets produite chaque année. Rencontre avec des chefs d’entreprise engagés qui veulent sortir du modèle de consommation et de production actuel...
Des structures réutilisables, faciles à installer et éco-conçues
Chaque année, 30 millions d'événements d'entreprises sont organisés et 60 milliards d'euros sont investis dans l’infrastructure nécessaire : tentes, toitures, scènes, espaces de réception, stands d'exposition, etc. Un secteur florissant mais également très polluant car il ne produit pas moins de 60.000 tonnes de déchets chaque année. La production de structures temporaires consomme d'énormes quantités d'énergie et de ressources premières, pour être ensuite jetées après une seule (voir deux) utilisation(s). Aushim Koumar, docteur en ingénierie civile, a voulu démontrer qu’il était possible de rendre des évènements éphémères plus durables. La technologie brevetée de sa startup Konligo, créé en 2018, permet de produire une structure élégante et robuste en moins de 10 minutes : très compacte pour le transport (135 fois plus petite que le volume final) et facile et rapide à installer soi-même. Les stands peuvent être réutilisés entre 50 à 200 fois. En plus, sa production est 100% belge !
Son objectif ? « Grâce à nos solutions, nous voulons éviter 50 tonnes de déchets d'ici fin 2020. Et à partir de 2020, nous allons mettre en plus 2,5% de notre chiffre d’affaires dans un fonds pour financer l'adaptation de notre produit pour des hôpitaux d’urgences et des acteurs humanitaires ! »
Découvrez le projet et le parcours de Aushim Koumar avec Konligo
Un nouveau modèle de consommation
Portée par deux Bruxelloises, Lili Bulk propose aussi un nouveau modèle de consommation. Avec leur entreprise installée chez GreenBiz, elles répondent à la demande croissante d’un mode de consommation zéro déchet, où les denrées alimentaires peuvent être vendues sans l'immense gâchis d'emballages qui va aujourd'hui de pair avec le secteur agroalimentaire. De ce constat est néé Lili Bulk, une épicerie de produits alimentaires secs en pots de verre consignés, commandés en ligne et livrés par coursier à vélo. «Les consommateurs cherchent une manière d’éviter le suremballage, les produits venant de l’autre bout du monde et les aliments industriels mauvais pour la santé. Ils veulent savoir d’où viennent les denrées qu’ils achètent, qui en est le producteur.
Nous avons créé Lili Bulk pour proposer une vraie alternative aux produits emballés dans du plastique. A côté de cela, nous tenons à offrir un bon rapport qualité/prix tout en racontant une histoire avec les produits ». Distribuées dans de nombreux magasins bio, leurs recettes prêtes à l’emploi et entièrement composées de produits belges et bio, sont un véritable succès. Depuis sa création en 2016, l’entreprise a permis d’éviter plus de 100.000 emballages à usage unique, autant de plastiques qui ne seront pas incinérés ou qui ne finiront pas dans les mers.
Découvrez l’histoire de Lili Bulk.
La valorisation de denrées alimentaires
Chaque année dans le monde, 1,3 milliards de tonnes de nourriture sont jetées. En Europe, cela représente 88 millions de tonnes de déchets alimentaires, et le secteur de la grande de distribution seul est responsable d'environ 5% des déchets produits. Si cette nourriture était utilisée à bon escient, on pourrait nourrir une population de 1,2 milliards de personnes. Par ailleurs, on estime que les déchets alimentaires mondiaux causent 4,4GT d'émission carbone par an. Il n’en fallait pas davantage pour inciter Aurélien Marino et Ludovic Libert, deux jeunes passionnés par la foodtech et soucieux de l'environnement, à se lancer dans une aventure entrepreneuriale en adéquation avec leurs valeurs.
Ensemble ils créent Happy Hours Market dont la mission est de réduire le gaspillage alimentaire en permettant un accès à de la nourriture saine et variée à petits prix. Concrètement, le camion Happy Hours Market collecte et vend des produits qui sont sur le point d'atteindre la date de péremption,fournis gratuitement par ses magasins partenaires (généralement des supermarchés). Dès 19h30, les denrées alimentaires sont mises en vente à moitié prix sur l’application et sur le site web. Les clients ont jusqu’à 21h pour faire leurs achats en ligne. Ils viennent ensuite récupérer leur marchandise le soir même à un point de rendez-vous au camion frigorifique. L’ensemble des produits non vendu est livré et offert gratuitement à des associations.
Qu’est-ce que ces entreprises ont en commun ?
D’abord, elles contribuent à une économie plus circulaire, sobre en ressources et créatrice de valeur sur le plan économique, environnemental et social. Elles changent nos habitudes de consommation et nous permettent de limiter les impacts négatifs de production. De plus, elles choisissent souvent de placer les citoyens et consommateurs au cœur de leur chaîne de valeur et font appel au financement participatif et à l’épargne solidaire afin de trouver les fonds nécessaires au lancement de leur projet.
Ainsi, elles organisent des campagnes de crowdfunding sur des plateformes spécialisées dans les projets éthiques, durables et responsables. Nous pouvons citer par exemple GrowFunding, plateforme qui permet de faires des donations à des projets de transition en Région Bruxelloise, ou LITA.co spécialisée dans l’investissement dans des entreprises à fort impact social ou environnemental. La plateforme Miimosa est quant à elle dédiée à l’agro-écologie et à l’alimentation, tandis que Blue Bees finance des projets liés à l’agriculture et à l’alimentation durable.
Informations provenant de Céline Bouton de Lita.co, article édité par Katia Brouwers du 1819