L’économie d’aujourd’hui se doit d’être de plus en plus innovante pour offrir rapidement des solutions qui répondent aux exigences du marché. Un défi quotidien. Pourquoi ne pas apprendre à mieux jongler avec ces contraintes par une utilisation de technologies développées en dehors de votre secteur d’origine ?
Le développement d’une nouvelle solution technologique est un des moyens utilisés par les entreprises pour gagner un avantage compétitif sur un marché global de plus en plus concurrentiel ou le garder le plus longtemps possible.
Cette option est bien entendu liée à un choix stratégique de l’entreprise: avoir la maîtrise des droits de propriété intellectuelle sur une solution/produit donné permet de capitaliser sur son exploitation (en interne, par la vente directe ou via les licences octroyées).
Une telle stratégie demande toutefois un investissement en temps de développement et par conséquent en ressources humaines et économiques. Ces coûts doivent couvrir tout le cycle de vie du produit ou du service: de l’approbation interne au développement jusqu’au moment où le produit est sur le marché ET génère du profit.
Une alternative intéressante existe
Pourquoi ne pas commencer par vérifier si une solution existante et déjà disponible sur le marché ne pourrait pas convenir ? Votre entreprise peut effectivement, dans certaines conditions, exploiter les résultats de recherche de laboratoires, d’universités et d’autres entreprises.
Cette vérification devrait idéalement être poussée en dehors et au-delà de votre propre domaine d’activité. C’est la base de ce que l’on appelle le « transfert de technologie », un processus consistant à utiliser une technologie, une expertise, un savoir-faire ou des installations industrielles à des fins auxquelles ils n'étaient pas initialement destinés. En d’autres termes, une technologie développée pour un secteur est de facto utilisable dans un domaine totalement différent, moyennant parfois une moindre adaptation. En regardant les caractéristiques propres des technologies, des services ou des applications d’un domaine (par ex le spatial), on peut également analyser et détecter quels besoins elles pourraient satisfaire en dehors de ce domaine donné.
Le cas le plus représentatif et probablement pionnier en transfert technologique est l'Agence spatiale européenne (ESA) qui a mis au point depuis des années tout un programme pour transférer ses technologies spatiales vers des produits ou applications qui ont considérablement amélioré notre vie : de la médecine à l’environnement au recyclage, en passant par le transport, les télécommunications, les TIC, l’industrie textile, la sécurité, la robotique, etc.
Ainsi, les membranes organiques développées pour recycler l'eau dans l'espace sont maintenant par exemple utilisées pour purifier l'eau d'une école au Maroc et le logiciel utilisé pour nettoyer les photos satellites sert désormais à détecter les anomalies dans les éoliennes.
Des exemples concrets d’autres retombées spatiales réelles sont notamment la topographie assistée par ordinateur et l'imagerie par résonance magnétique (IRM), développées initialement par la NASA pour examiner la surface de la Lune et utilisées désormais dans les scanners de nombreux hôpitaux. Les travaux spatiaux ont également contribué à des progrès médicaux comme les tests sanguins rapides, les pompes cardiaques artificielles et les prothèses de membres. Les textiles développés pour les astronautes se retrouvent dans les chaussures de course, ainsi que dans les couvertures de survie dites « spatiales » pour des personnes exposées à des accidents ou catastrophes. Les aliments lyophilisés et les aliments enrichis pour bébés ont pour origine les programmes spatiaux tout comme les lentilles anti-rayures.
De nombreux produits et technologies que nous utilisons tous les jours - airbags, micro-ondes, Internet pour n'en nommer que quelques-uns – étaient initialement conçus pour le secteur de la défense. On est ici dans la perspective de ce que l’on nomme « dual use technologies », développées pour la défense mais pouvant être adaptée pour une pure utilisation civile et commerciale. Consultez par exemple la vidéo sur une entreprise qui emploie des drones et son dual use technology.
Mais il y a aussi un grand nombre de technologies « génériques », c'est-à-dire non spécifiques à une application donnée. Par conséquent, elles sont à double usage dans la nature. La recherche de nouveaux matériaux, la nanoélectronique, l'informatique, la photonique et l'automatisation ne sont que quelques exemples où les résultats de la recherche peuvent être utilisés pour de multiples applications.
L’entreprise Aabam a ainsi développé CondorScan, une mini caméra qui filme l’intérieur de la bouche et réalise en temps réel une empreinte des dents en 3D. Elle utilise une technologie développée au CNES pour les satellites Pléiades d’observation de la Terre. Au lieu de reconstituer en 3D la surface de la terre, la technologie reconstitue ici l’intérieur d’une bouche !
Comment être attentif à ces opportunités d’innovation ?
Il est indéniable que le transfert technologique présente des avantages pour les deux parties :
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l’entreprise qui veut remplir un besoin en incorporant une nouvelle technologie, peut y avoir accès à un coût inférieur que celui d’un développement complet et souvent en un lapse de temps plus bref.
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l’organisation qui octroie la licence obtient plus de rentabilité pour une solution dont le domaine initial d’application est relativement restreint.
Cependant, détecter les opportunités technologiques, même en dehors de son secteur d’activité, nécessite une veille technologique et concurrentielle active.
C’est ici que peut intervenir Enterprise Europe. Ce réseau dispose d’une base de données qui vous permet d’identifier des solutions techniques qui pourraient être adaptées et utilisées dans votre business.
A Bruxelles, le point de contact de ce réseau est Enterprise Europe Brussels. Ce service apporte une assistance aux transferts de technologies, s'appuyant sur des ressources telles que le réseau européen et permet un accès à la base de données d’offres et demandes de technologie sur simple abonnement.
Enterprise Europe Brussels vous accompagne d’ailleurs gratuitement pour :
- la rédaction de votre offre ou demande de technologie
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Source exemples: EPO, Techniques ingénieur