Créer une entreprise... Et pourquoi pas en reprendre une ?
"Actuellement la tendance est à la création. Les jeunes se lancent dans l’entrepreneuriat par cette porte d’entrée et les structures existantes leur permettant d’y arriver sont nombreuses… Mais il n’est pas toujours nécessaire de passer par cette étape pour être entrepreneur. En effet, reprendre c’est aussi entreprendre". Ce message n’est pas encore assez répandu. » explique la Professeure et Docteure Marine Falize, directrice de la Chaire Familles en Entreprises à l’ICHEC Brussels Management School et responsable de l’option « Entrepreneuriat et PME », spécialiste de l’accompagnement en entrepreneuriat, avant d’ajouter que, « les jeunes ne sont pas assez sensibilisés par la reprise, ils valorisent davantage la création alors que le taux de réussite des reprises est bien supérieur. »
Quelques chiffres clés
Suivant les chiffres officiels de Statbel, la croissance de la population ainsi que l’évolution de la pyramide des âges montrent un effet « papy boom » qui va avoir des répercussions sur le nombre d’entreprises à transmettre. L’âge du dirigeant est une cause majeure de la transmission. D’ici 2025, plus d’une dizaine de milliers d’entreprises familiales et non familiales seront à remettre. Les sociétés familiales sont une pierre angulaire de l'économie belge. Elles représentent 77% des entreprises, génèrent 45% de l'emploi privé et près d’un tiers du produit intérieur brut (PIB).
La transmission d’entreprise
La majorité des cédants ne sont pas préparés et n’ont pas encore trouvé de repreneurs potentiels. Les différentes régions en Belgique ont compris l’importance de cette problématique. Afin de préparer aux mieux ces successions, elles mettent en place des structures et des subsides pour accompagner les cédants mais aussi les repreneurs. La Belgique est un pays de PME et leur transmission, qu’elle soit familiale ou non familiale, aura un impact tant sur le plan économique que social.
Une reprise est rarement réussie si la prise en compte de l’adéquation des besoins, envies et valeurs du cédant et repreneur ne sont pas explicitées. Que ce soit en famille ou non, cette thématique relève encore très fort de sujets tabous. Il est donc capital de pouvoir les aborder en confiance, bienveillance dans un cadre structuré composé de professionnels, c’est ce qui est proposé à la Chaire Familles en Entreprises.
Concrètement
Les différentes phases qu’un repreneur va traverser sont les suivantes :
- Phase de ciblage d’une entreprise qui est à vendre. Parfois le processus est long. Il est important de se familiariser avec le secteur et de s’assurer du «match» avec le cédant.
- Phase d’évaluation du potentiel de la cible. Connaitre les points forts mais aussi les points faibles de l’entreprise en essayant d’y passer un maximum de temps.
- Phase de diagnostic de reprise et d’échange avec le cédant. Comprendre la stratégie et la culture de l’entreprise sans oublier de prendre en compte les collaborateurs.
- Phase de Due Diligence. Établir un état des lieux préalable à la conclusion d’une transaction afin de s’assurer que l’information reçue est correcte et déterminer un prix.
- Phase de négociation et de vente ainsi qu’une phase de suivi après la vente.
Lancement de la Maison du Repreneuriat
La Chaire Familles en Entreprises de l’ICHEC lance un nouvel accélérateur de transmission/reprise d’entreprise, en collaboration avec l’EPHEC.
Il s'agit d'un cycle de formation et un accompagnement sur mesure tant pour les cédants que les repreneurs d’entreprises familiales ou non familiales.
L'événement de lancement a lieu le jeudi 5 mai 2022 à 18h.
« Il ne faut pas juste se pencher sur le bilan de l’entreprise que l’on souhaite. Il faut d’abord aimer le secteur dans lequel on a envie de reprendre l’entreprise. Se lever le matin avec le sourire… Quand on est entrepreneur, on travaille 24h/24 alors autant aimer son travail ! Faites un stage, travaillez-y et renseignez-vous à fond sur l’entreprise. Il faut bien la connaitre pour pouvoir la diriger ! Sans oublier l’importance du personnel… »
Arnaud Schockaert, repreneur et chef d’entreprise chez Parallèle.