De nombreuses personnes rêvent d’ouvrir leur propre commerce. Mais l’offre existante est déjà très large et la concurrence du e-commerce se fait de plus en plus pressante. Ces raisons pourraient en pousser beaucoup à abandonner leur rêve. Pourtant, avec une bonne préparation, ce rêve peut se réaliser ! Ce guide par étapes vous permet de savoir par où commencer et à qui vous adresser.
Commencez par le commencement !
Avant de vous lancer dans toutes les formalités nécessaires, vous devez bien évaluer vous-même si la profession de commerçant vous convient. Le travail n’est en effet pas terminé quand le dernier client quitte le magasin. Avoir son propre magasin est un travail dur qui demande des talents d’organisation, de la discipline, de la motivation et de la polyvalence. Non seulement vous devez être financièrement et administrativement bien préparé, mais vous devez également être convivial avec le client et pouvoir lui présenter votre offre de manière créative et active. Faites donc une liste des compétences dont vous disposez et de celles que vous devez encore travailler.
Les clients attendent-ils vos produits ?
Si l’idée de lancer votre propre magasin a germé dans votre esprit depuis un certain temps, vous savez généralement quels produits vous voulez proposer (si ce n’est pas le cas, voici quelques conseils pour trouver un concept).
Savez-vous si ce produit répond à un besoin déterminé ou s’il apporte une solution à un problème spécifique ? Une connaissance des situations d’achat ou des motifs d’achat des client(e)s peut être particulièrement utile. Il serait aussi préférable que vous analysiez les segments du marché sur lesquels vous allez vous concentrer ainsi que la concurrence dans votre domaine ou dans le quartier où vous comptez vous lancer. Bref, vous devez évaluer le potentiel commercial de votre offre et effectuer une étude de marché.
N’oubliez pas non plus de réfléchir aux options alternatives au démarrage de votre propre affaire. Vous pouvez bien entendu partir tout à fait de zéro, mais démarrer avec une franchise ou reprendre une affaire existante fait également partie des possibilités dans la vente au détail. Pesez prudemment les avantages et les inconvénients de chaque choix. Vous pourrez trouver plus d’informations auprès de la Fédération belge de la Franchise et un récapitulatif des affaires commerciales à reprendre sur les marchés en ligne.
La première étape : votre plan d’affaires
Les résultats de votre étude de marché vous seront certainement très utiles lorsque vous commencerez à établir votre plan d’affaires. Ce dernier est indispensable lors du démarrage de votre propre affaire. Ce plan vous oblige non seulement à déterminer et transcrire concrètement vos objectifs, vos publics cibles, vos moyens financiers, vos sources de revenus, vos chiffres de vente et votre plan de communication, mais il peut également rester un fil conducteur pendant le développement ultérieur de votre projet. Les prévisions du plan d’affaires ne seront, soyons honnêtes, jamais réalisées avec précision, mais elles vous assurent au moins de pouvoir toujours vous situer par rapport à vos objectifs de départ. Vous pourrez ainsi les adapter si nécessaire.
Si vous avez besoin de moyens financiers supplémentaires, le volet financier du plan d’entreprise sera en outre exigé par toute institution de crédit à laquelle vous allez vous adresser. Sur www.monbusinessplan.brussels vous pouvez établir votre plan d’affaires en ligne gratuitement. En répondant « simplement » à quelques questions sensées, vous pouvez établir pas à pas un plan commercial avec cet outil et un plan de financement qui vaut la peine.
Vous n’avez aucun don pour les chiffres ? N’hésitez pas à avoir recours à un comptable ou à faire appel à des organismes de soutien comme un guichet d’économie local ou impulse.brussels qui peuvent corriger votre plan d’entreprise.
Quelles sont les formalités ?
Si vous souhaitez ouvrir une nouvelle affaire commerciale, vous devez forcément sauter dans le grand bain de l’entrepreneuriat.
Vous devez commencer par choisir un statut juridique et ensuite remplir les formalités nécessaires. Nous vous avons préparé un plan pratique par étape. Vous pouvez trouver beaucoup d’aide auprès d’un guichet d’entreprise. N’oubliez pas que vous devez disposer de connaissances de base en gestion d’entreprise. Cela implique que vous devez prouver que vous avez les notions indispensables au niveau de l’esprit d’entreprise et que vous avez des connaissances de base en droit, en comptabilité, en finance et fiscalité, en gestion commerciale et en législation. Une expérience pratique peut, sous certaines conditions, également entrer en ligne de compte.
De plus, certaines professions sont réglementées et exigent d’apporter la preuve des compétences professionnelles (ex. restaurateur ou traiteur).
Si vous ouvrez une affaire dans l’horeca, vous devrez encore tenir compte de formalités, d’autorisations et d’aspects supplémentaires (autorisation horeca, contrat avec une brasserie, demandes de permis pour la terrasse, droit d’auteur pour la musique jouée dans votre établissement, interdiction de fumer, autorisation de servir de l’alcool, caisse enregistreuse, taux de TVA, sécurité alimentaire, dispositifs d’hygiène,…). Horeca Bruxelles peut vous aider dans ces démarches.
Si vous proposez en outre des produits fabriqués par vos soins, cet article pourra alors vous aider à parcourir une partie du chemin : un projet agroalimentaire à Bruxelles : quelques conseils. Bien entendu, vous pouvez appeler simplement le service 1819 pour obtenir une réponse à toutes vos questions!
Un élément crucial, lors du démarrage de votre affaire, est évidemment le choix du nom commercial, celui qui sera connu de vos clients. Le nom est votre première vitrine, il importe de le choisir avec soin, . N’oubliez pas non plus de vérifier si le nom que vous avez choisi n’est pas déjà utilisé par un autre commerce. Nous vous expliquons dans cet article la différence entre les noms et comment vous pouvez trouver de l’inspiration lorsque vous réfléchissez à un nom.
Trouver l’immeuble idéal
L’immeuble idéal peut être très différent selon le type d’entreprise. Faites une courte liste de vos exigences et préférences sur une feuille de papier.
Vous pouvez mentionner des préférences telles que la superficie minimale, le montant maximal que vous pouvez vous permettre (y compris les rénovations et transformations éventuelles), si l’immeuble doit être bien accessible, si les possibilités de parking sont importantes, s’il est possible d’agrandir, s’il y a une capacité de stockage suffisante, etc. Vous pouvez découvrir quelques possibilités en interrogeant la base de données « inventimmo » de Citydev.
Vérifiez aussi s’il n’y a pas trop de concurrents dans le quartier ou trop de magasins qui ont fait faillite (et pourquoi), comment se passe le « développement » dans le quartier, etc. En rendant visite à l’Agence régionale du Commerce Atrium vous pourrez obtenir une grande quantité d’informations utiles. Ils disposent d’indicateurs de géomarketing des différents quartiers commerçants, vous conseillent lors de la détermination de votre concept, peuvent vous accompagner sur le terrain lors de la visite des immeubles...
Vous avez eu le coup de foudre pour un immeuble spécifique ? Assurez-vous que le local choisi respecte la législation urbanistique et environnementale et les plans régionaux d’affectation du sol. Avant de signer un contrat de bail, il est notamment important de vérifier auprès de la commune où l’immeuble se trouve s’il dispose bien de l’autorisation urbanistique et environnementale. Vérifiez également quelle est la législation que vous devez respecter dans la commune concernée en ce qui concerne les livraisons, les heures d’ouverture, etc.
Vous ne voulez pas vous implanter quelque part et vous préférez partir sur les routes avec vos produits ? Nous vous conseillons alors notre article détaillé sur les Food Trucks !
Rechercher le capital de départ et des subventions
Si vous ouvrez un commerce, il est fort probable que vous deviez également chercher du capital pour réellement démarrer. Pensez au financement complémentaire pour l’achat d’un logiciel de gestion d’inventaire et de stock, à la location/achat de l’immeuble commercial, à l’achat de produits, au matériel de promotion, à votre propre salaire de départ, etc.
Pour financer votre entreprise, vous pouvez bien entendu vous adresser à la banque, mais les formules de microcrédit sont également utiles dans la vente au détail si vous voulez démarrer à petite échelle.
La région soutient certains investissements (aménagement, sécurité, économie d’énergie, formation,..). La région ou certaines communes donnent également des subventions aux commerçants qui veulent rénover leur immeuble commercial ou façade, ou une prime pour le démarrage d’une affaire commerciale dans certains centres commerciaux... N’hésitez pas à consulter notre site pour découvrir les aides existantes, informez-vous bien également auprès de la commune où se trouve l’immeuble ou adressez-vous éventuellement à l’Agence régionale du Commerce Atrium qui offre des bourses pour certains commerces innovants.
N’oubliez pas de tenir compte des risques personnels et commerciaux que vous devrez couvrir par de bonnes assurances.
Comptabilité et gestion de stock
Vous allez généralement proposer des produits différents dans votre commerce. Si vous avez assez de surface de stockage, vous pouvez gérer vous-même le stock. Veillez dans ce cas à disposer d’une bonne assurance inventaire et stock pour pouvoir faire face à une perte ou un dommage provoqué par le vol, la tempête ou un incendie.
Si vous comptez également vendre vos produits en ligne, il est alors primordial de bien gérer vos stocks. Il vous faudra donc un lien adéquat entre le magasin en ligne, la caisse dans le magasin physique et éventuellement le système de comptabilité. Réfléchissez donc bien à ce qu’il vous faut comme système de gestion de stocks. S’agit-il purement d’une synchronisation entre l’activité en ligne et hors ligne ou des éléments tels que des cartes client, des actions, des programmes de loyauté seront-ils également importants dans votre stratégie ? Faites bien le tour de tous les systèmes disponibles sur le marché, car tous les systèmes ne sont pas adaptés à tous les secteurs et il existe parfois des systèmes spécifiques pour certaines branches.
En cas de magasin en ligne, vous pouvez également faire appel à un système de dropshipping pour ne pas devoir gérer de stock vous-même.
Bien entendu, vous devez tenir une comptabilité comme toute entreprise. Vous pouvez la tenir vous-même. Si l’administration n’est pas votre point fort, sous-traitez-la à un bureau de comptabilité. Demandez d’abord au bureau de comptabilité de vous faire une offre.
Pensez aussi à établir des conditions générales. Vos clients sauront ainsi précisément quelles sont les responsabilités de votre magasin et quelles seront les mesures prises si la transaction ne se déroule pas comme prévu.
L’aspect a aussi son importance
Des étalages attirants et le « visual merchandising » veillent à ce que les clients ne passent pas devant votre magasin sans s’arrêter.
L’aménagement de votre magasin a également un impact sur les émotions du client et grâce au marketing sensoriel (odeurs et couleurs), vous pouvez créer une ambiance qui favorise l’envie d’achat de vos clients.
Disposez vos articles en fonction des souhaits du client. Le client ne cherche pas nécessairement un produit, mais bien une solution vite faite à un problème. Au lieu d’aménager le tout par catégorie de produit, vous pouvez souvent présenter des produits dans des combinaisons en proposant ainsi au client une solution prête à l’emploi. Cette logique donne des résultats dans tous les secteurs. Vous présentez tous les pantalons ensemble ou vous les répartissez en fonction des styles avec des chemises ou des petits hauts assortis ? Vous présentez les produits alimentaires séparément ou vous présentez plutôt un plat avec les produits alimentaires exigés et la recette à côté ?
Tout est réglé ? Faites savoir que votre magasin est ouvert !
La visibilité est cruciale, car les clients ne viennent pas d’eux-mêmes ! Encore quelques conseils pour mettre votre affaire sous les feux de la rampe :
- Déterminez une date d’ouverture officielle et invitez toutes vos connaissances, tous vos amis et votre famille à prendre un verre. Essayez de les inciter à trouver de nouveaux clients en leur accordant une belle ristourne.
- Demandez à certains fournisseurs s’ils ne veulent pas vous aider dans des activités promotionnelles. Ils ont en effet toujours intérêt à ce que vous vendiez beaucoup leur produit et ils sont parfois prêts à apporter une aide financière et matérielle.
- Contactez les journaux régionaux ou la presse. L’ouverture d’un nouveau commerce peut être annoncée par une publicité, mais beaucoup de journaux locaux ont de l’espace pour un article si vous pouvez écrire une bonne histoire entourant l’événement.
- Créez le plus vite possible une base de données de vos clients et envoyez-leur une attention par e-mail pour leur anniversaire, un bon de réduction...
- Faites concevoir un site. Les personnes qui ont entendu parler de votre entreprise chercheront probablement sur Internet s’ils veulent en savoir plus. Il est de ce fait important de pouvoir également trouver votre entreprise en ligne. Envisagez éventuellement la création d’un magasin en ligne.
- Être présent(e) sur les réseaux sociaux est également un must pour les affaires commerciales. Demandez à vos clients d’aimer, de partager ou de suivre votre page. Organisez des événements ou des présentations de produits dans votre magasin (s’il y a suffisamment d’espace), etc.
- Restez au courant des tendances futures de shopping et adaptez votre stratégie de promotion en conséquence ! Vous pouvez vous adresser à la Fédération Comeos pour obtenir des informations sur le secteur, des séminaires, des statistiques, etc. (baromètre du secteur, lettre d’information.)