D'où vient Viva Xpress Logistics et quel est votre métier ?
Marc Jucquois : « Viva Xpress Logistics résulte des intégrations des activités de plusieurs petites sociétés de transport express, intégrations qui ont eu lieu en 2004 et en 2008. La plus ancienne de ces sociétés a été constituée en 1989, il y a tout juste 25 ans. Viva Xpress Logistics compte parmi ses clients près de 800 entreprises belges (actives dans tous les secteurs de l’économie) mais également près de 150 entreprises étrangères, qui font appel à ses services pour leurs transports urgents locaux, régionaux, nationaux et internationaux de courrier et de colis. Les quatre administrateurs de la société, fondateurs issus des sociétés intégrées, sont de quatre nationalités différentes : un Anglais, un Néerlandais, un Français et un Belge.
Il n’est pas fréquent de rencontrer une PME résultant de l’intégration de plusieurs petites entreprises. Comment cela s’est il passé ?
Marc Jucquois : « Historiquement, chacun des fondateurs de Viva Xpress Logistics était seul propriétaire de son entreprise. Cependant, entre 1989 et 2003, notre métier a profondément changé : l’évolution du marché, l’élargissement de l’Union Européenne, le transfert de données par Internet mais également les problèmes de mobilité ont eu pour effet de constamment modifier les besoins de nos clients mais également les solutions que nous proposions. L’intégration de plusieurs sociétés au sein de Viva Xpress Logistics nous a permis de rassembler des expertises et des savoir-faire différents et complémentaires tout en réalisant d’importantes économies d’échelles. Sans ces intégrations, il est probable que les petites sociétés à l’origine de Viva Xpress Logistics ne seraient plus en activité aujourd’hui. »
Qui vous a aidé à mettre en oeuvre l’intégration de ces différentes sociétés au sein de Viva Xpress Logistics ?
Marc Jucquois : « En tout premier lieu, il faut souligner la volonté d’aboutir des dirigeants / actionnaires / associés des entreprises qui ont été intégrées au sein de Viva Xpress Logistics : en effet, il est souvent difficile pour un entrepreneur de renoncer à être « seul maître à bord » de son entreprise. Malheureusement je constate que de nombreuses sociétés de notre secteur ont dû mettre fin à leurs activités simplement parce que leurs décideurs n’avaient pas réalisé à temps que le marché avait changé. Ensuite, les conseils que nous avons reçus de notre réviseur d'entreprises, de notre conseiller fiscal et de notre notaire (les mêmes depuis près de 25 ans) ont été essentiels dans le succès de ces intégrations: d'abord pour valoriser les activités des différentes sociétés, ensuite pour réaliser leurs intégrations en veillant aux intérêts de chacun. »
Dans quelle mesure les pouvoirs publics soutiennent le développement de votre entreprise ?
Marc Jucquois : « Je dois vous avouer que, pendant de nombreuses années, nos seuls contacts avec les « pouvoirs publics » se sont limités aux rapports avec les administrations fiscales (Contributions directes, TVA) et ces contacts sont parfois tendus, simplement compte tenu des intérêts contradictoires des parties.
Mais j’ai récemment découvert que les « pouvoirs publics » étaient également des « services publics ». Afin de développer nos services, nous avons décidé d’installer notre futur siège d'exploitation principal en Région Bruxelloise (à Neder-over-Heembeek), dans un bâtiment situé dans la zone du canal, à proximité du pont Van Praet. Ce bâtiment doit faire l’objet de travaux de transformation afin de permettre d’y exercer nos activités. Ces travaux de transformation ont nécessité l’obtention de nombreuses autorisations qui dépendaient d’administrations différentes (Ville de Bruxelles, Bruxelles Développement urbain, Bruxelles Mobilité, Bruxelles Environnement) et qui résultaient de réglementations parfois complexes à comprendre pour un chef d’entreprise (Urbanisme, Environnement, Mobilité, etc..). C’est dans ce cadre que, sur le conseil du cabinet de Benoît Cerexhe, alors ministre de l'Economie et de l’Emploi de la Région de Bruxelles-Capitale, nous avons contacté hub.brussels, qui nous a assisté dans chacune des étapes de notre projet tant dans le cadre de nos démarches administratives (préparation des dossiers, introductions des demandes, réunions avec les Administrations, etc..) que dans le cadre de nos demandes d’aides (subsides régionaux). Cet accompagnement littéralement « pas à pas », a été essentiel dans notre projet, sans cet accompagnement nous aurions sans doute renoncé à ce projet. »
Quel serait le conseil que vous donneriez à un jeune qui souhaiterait lancer son activité ?
Marc Jucquois : « D’abord, je pense que le jeune qui souhaiterait lancer son activité doit prendre le temps de bien préparer son dossier (son « Business Plan ») sans hésiter à consulter les conseillers que sont les comptables, les experts-comptables et réviseurs dont c’est le métier mais également sans hésiter à consulter les services publics (dont Impulse en premier chef).
Ensuite, l’union fait la force : la vie d’une jeune entreprise est souvent pleine de surprises, dès lors, trouver des partenaires avec lesquels le jeune entrepreneur pourra s’associer me semble essentiel. Pour terminer, prendre le temps de tenir des réunions régulières et structurées avec ses associés pour faire le point afin d’évaluer régulièrement les résultats, les opportunités mais également les faiblesses de l’entreprise et trouver ensemble des solutions. Trop souvent, l’entrepreneur a « le nez collé au guidon » et il lui est alors très difficile de préparer les virages qui sont devant lui. »
Propos recueillis par Adrien Mintiens