Mieux vaut prévenir que guérir. Un adage que les start-up ont tout intérêt à ne pas prendre à la légère. Une nouvelle entreprise sur trois n’a en effet hélas jamais la chance de fêter son troisième anniversaire. De nombreux cauchemars sont susceptibles de venir entraver vos rêves de succès. C’est pourquoi il est judicieux d’apprendre des erreurs des autres. De les retenir. De les reconnaître. De les admettre. Et bien sûr, de les éviter.
Mille et une raisons pour lesquelles une start-up peut échouer
Il y a mille et une raisons pour lesquelles certaines start-up finissent par mettre la clé sous la porte. Si vous tapez « pièges nouvelle entreprise » dans Google, vous obtiendrez pas moins de 15 400 000 résultats. Pour le mot « faillite », le moteur de recherche vous propose même un multiple de ce nombre.
Ces chiffres ne vous permettent bien évidemment pas d’obtenir un nombre exact de raisons pour lesquelles certaines entreprises capotent. Bon nombre des listes de conseils publiées sur Internet à l’intention des nouveaux entrepreneurs évoquent en effet toujours les mêmes causes. Le fait est que des problèmes peuvent survenir à de très nombreux niveaux.
Les nouveaux entrepreneurs ne sont toutefois pas les seuls confrontés à cette dure réalité. Les entreprises établies et les indépendants peuvent naturellement eux aussi se heurter à des obstacles insurmontables.
Il est vrai qu’en tant qu’entrepreneur débutant, vous manquez de toute façon d’expérience. Vous en aurez en revanche un peu plus si vous avez exercé par le passé une activité complémentaire. Vous aurez alors déjà goûté à la vie d’indépendant et aux défis qui l’accompagnent.
De façon générale, les causes des échecs des start-up se classent en trois catégories :
- les erreurs que vous commettez vous-même (et auriez pu éviter)
- les erreurs des autres (que vous pouviez parfois aussi éviter)
- la malchance pure et simple (contre laquelle vous pouvez vous protéger dans une certaine mesure).
N° 1 : Vous êtes vous-même à l’origine de votre échec
Autrement dit : vous ne pouvez vous en prendre qu’à vous.
Si vous souhaitez devenir et rester indépendant, vous devrez assumer en grande partie vous-même la responsabilité de votre réussite ou de votre échec.
Il arrive que vous soyez vous-même à l’origine de l’échec de votre start-up. Tout le monde n’est pas capable de se remettre constamment en question et de poser un regard critique sur sa situation. Pourtant, en tant qu’entrepreneur, vous vous devez de vous assurer que vous n’êtes pas trop en train de prendre vos rêves pour des réalités.
Lorsque vous vous lancez, il y a une série de questions auxquelles vous devez répondre tout au début, éventuellement avec l’aide d’autres personnes – un comptable, par exemple.
- De quelles ressources est-ce que je dispose pour survivre / développer mon activité ?
- Ai-je fixé correctement le prix de mes services ?
- Le prix de vente de mes produits est-il correct ?
- Est-ce que j’accorde des réductions ? Le cas échéant, sont-elles trop élevées ou au contraire trop faibles ?
- Mon idée est-elle réaliste ?
- Comment vais-je commercialiser mon produit ou service ?
- Ai-je bien choisi mon modèle de revenus ?
- Etc.
Vous pouvez également vous épargner bien des soucis au niveau administratif.
- Mes factures sont-elles en règle ?
- Est-ce que je remplis mes obligations comptables ?
- Ai-je un bon agenda, qui me permet d’avoir une vue d’ensemble claire sur mes rendez-vous et le travail qui m’attend ?
- Est-ce que je dispose des permis et autorisations nécessaires ?
- Est-ce je paie à temps mes cotisations sociales ?
- Est-ce que j’assure un suivi efficace de mes factures en souffrance ?
- Etc.
S’occuper de toutes ces tâches exige un minimum d’efforts. Si vous ne les faites pas, vous serez le seul et unique responsable des problèmes qui s’ensuivront. Heureusement, rares sont les nouveaux entrepreneurs à buter sur cette pierre.
Le problème ne se pose en général qu’après un certain temps.
Une fois que votre start-up a décollé, vous avez soudain beaucoup moins de temps à consacrer à toutes ces formalités administratives. Votre charge de travail est alors telle que vous risquez d’oublier certaines choses... et donc de devoir soudain payer des amendes que vous auriez pu éviter.
« Vous êtes responsable de votre propre échec ». Si ce jugement peut sembler impitoyable, consolez-vous en vous disant que l’inverse est également vrai : les entrepreneurs qui réussissent n’y parviennent pas forcément seuls.
N° 2 : La réalité change, mais votre start-up ne s’adapte pas
Le monde qui nous entoure évolue constamment, et certains de ces changements peuvent avoir un impact sur votre activité. Vous n’auriez pas pu le deviner. Votre responsabilité n’est donc pas vraiment en cause. Ou en tout cas pas entièrement.
Quelques exemples...
Exemple 1: Les nuisances causées par des tiers
Les affaires marchent bien, mais le conseil communal décide soudain de faire réaliserdes travaux de voirie. La route qui mène à votre commerce, autrefois facile d’accès, devient un véritable parcours du combattant : vos clients doivent désormais faire des efforts considérables pour arriver jusqu’à votre magasin. La petite indemnité à laquelle vous avez peut-être droit est loin de compenser cet inconvénient majeur.
Exemple 2 : un nouvel acteur arrive sur le marché
Sans crier gare, un concurrent apparaît sur le marché, et vous vous trouvez soudain menacé. Il y a en effet fort à parier que certains de vos fidèles clients aillent voir ailleurs et que vous ne puissiez rien y faire, surtout si ce nouveau venu propose :
- Des prix plus intéressants
- Une offre plus étendue
- Un meilleur service
Exemple 3: un de vos prestataires fait faillite
Votre principal fournisseur fait faillite et, d’un coup, vous prive de votre première source de revenus.
Exemple 4: tensions internes
Une dispute éclate au sein de votre entreprise familiale. Mieux vaut parfois ne pas mélanger vie professionnelle et vie privée.
Ces exemples montrent que vous n’êtes jamais maître de tout. Vous auriez peut-être pu anticiper les choses dans certains cas, mais personne n’a de boule de cristal et ne peut prédire tous les changements éventuels, ni même les suivre.
Heureusement, vous êtes vous aussi flexible. Si ce n’était pas le cas, il aurait été préférable de ne pas devenir indépendant. Parfois, vous pouvez tourner ces changements à votre avantage, et même en sortir plus fort.
La faute à pas de chance
La malchance pure et simple peut bien entendu aussi faire s’envoler vos rêves d’entrepreneur. Elle pourrait donc aussi être classée dans la catégorie précédente. À la grande différence que les raisons à l’origine de l’échec de votre start-up peuvent réellement être considérées comme des revers de fortune.
Voici quelques exemples pour illustrer cette différence :
- Une maladie de longue durée qui vous met hors circuit.
- Un incendie dans votre entrepôt qui fait littéralement partir en fumée tous vos stocks.
- Un accident de ski qui vous empêche de vous rendre chez vos clients pendant plusieurs mois.
Un échec est un échec. Le fait d’avoir ou non joué de malchance a surtout de l’importance pour l’image que vous avez de vous. Vous pouvez effectivement vous protéger contre certains de ces risques, mais la pilule n’en est pas moins difficile à avaler.
Conclusion: une combinaison de facteurs à l’origine de l’échec des start-up
En réalité, les raisons pour lesquelles les start-up échouent sont complexes et souvent loin de se limiter à une seule erreur ou à un seul revers de fortune.
La disparition d’une start-up n’est que trop souvent le fruit d’une combinaison de facteurs. Bien qu’un peu de bon sens vous permette d’éviter certaines erreurs, il est impossible de vous protéger contre tout ce qui pourrait transformer votre rêve en cauchemar. N’en perdez donc pas le sommeil !
En fin de compte, un échec signifie que vous avez au moins tenté votre chance. Inversement, la réussite n’est la plupart du temps pas le fruit du hasard, mais d’une combinaison de facteurs que vous pouvez contrôler ou apprendre à maîtriser vous-même.
Bon à savoir
A Bruxelles, l’entrepreneur rencontrant des difficultés dans son entreprise (mésentente entre associés, conflits commerciaux, difficultés de trésorerie, problèmes juridiques, soucis de personnel… ) peut se tourner vers le Centre pour Entreprises en difficulté. Le CeD assiste gratuitement les entreprises sur le plan juridique, social et financier.
Au sein de la Chambre de Commerce de Bruxelles (beci), il existe également le programme novateur ReStart qui accompagne les entrepreneurs faillis qui veulent rebondir. Le programme permet de réduire significativement la durée de rebond par un accompagnement complet individuel et collectif de la personne ayant vécu ces traumatismes.
Article de base traduit et republié avec l'accord de CoManage