Levée de fonds râtée, mésententes entre cofondateurs, produit dont le marché n’a pas besoin, mauvais business modèle..Les causes d'échec d'une start-up peuvent êtres multiples. Le site CB Insights, observateur privilégié du monde des startups, a interrogé 101 start-ups contraintes de fermer leurs portes et nous livre leurs enseignements…
90% des startups échouent. C’est le lot de toutes les tentatives risquées. Mais quelles sont les raisons de ces échecs ? CB Insight a analysé près de 100 témoignages post mortem de startups et a dressé la liste des 20 facteurs d’échec des startups.
# 1 – Ne pas cibler un «besoin du marché »
Trop de startups tentent de résoudre des problèmes qui sont « intéressants » au lieu de résoudre des problèmes qui répondent à un besoin du marché. D’après l‘étude c’est la principale cause d’échec avec 42% des cas.
Le fondateur de la startup Patient Communicator, qui proposait aux médecins un outil pour améliorer la communication interne, par exemple a écrit, « je me suis rendu compte que nous avons eu pas de clients parce que personne n’était vraiment intéressé par le modèle que nous pitchions. Les médecins veulent plus de patients, pas une meilleure communication avec eux ».
# 2 – Manque de liquidités
L’argent et le temps sont limités et doivent être alloués judicieusement. La question de savoir comment dépenser votre argent reste une question fréquente et la raison de l’échec de près de 29% de startup. Les dernières annonces ont démontré qu’il était difficile de gérer l’argent en période de croissance. La course à la levée de fonds est aussi l’occasion pour beaucoup de ne plus se concentrer sur l’essentiel, à savoir créer de la valeur et du cash.
# 3 – Pas la bonne équipe
Souvent citée, une équipe avec différentes compétences est essentielle à la réussite d’un démarrage d’une entreprise. Beaucoup trop de startups se retrouvent dans l’obligation de sous-traiter la production ou le développement. Si l’équipe fondatrice n’est pas capable de sortir le MVP (produit minimal viable) seule, c’est déjà qu’elle n’aura pas les reins assez solides pour assumer la croissance.
# 4 – Trop de concurrence
Même si les startups ne doivent pas prêter trop attention à la concurrence, la réalité est que quand une idée devient chaude ou obtient la validation du marché, il peut y avoir beaucoup de nouveaux entrants en très peu de temps. Ignorer la concurrence est la cause de l’échec pour près de 20% des startups. Le cas de la startup Wesabe est symptomatique de cette concurrence.
Le fondateur Marc Hedlund explique d’ailleurs dans un post que « Wesabe était considéré comme le leader de la gestion financière personnelle en ligne jusqu’en 2007, puis Mint est arrivé et a gagné le premier prix de la conférence TechCrunch 40. Nous étions alors les deuxièmes pour les gens. Deux ans plus tard, Mint fut racheté et Wesabe ferma ».
# 5 – Le prix de vente
La détermination du prix est un art sombre. Sur quels critères se baser ? Comment être sûr du bon prix ? Pourtant, c’est une donnée vitale pour la réussite d’une startup. Des startups se sont cassé les dents à cause d’un prix pas adapté à leur produit/service.
# 6 – Un produit « User-UnFriendly »
L’UX design (User Experience Design) est aujourd’hui la clé pour fidéliser un client. Tant que votre produit est en Beta, vous pouvez vous permettre de négliger un peu cette partie. Une fois la version finale sortie vous avez vous assurer que votre produit s’adapte parfaitement aux besoins de vos clients.
# 7 – Absence de business model
Une startup est une entreprise qui doit gagner de l’argent. Espérer une levée des fonds, créer un business model de masse ou espérer capitaliser sur de la traction n’est pas un business model sûr. Vous devez être capable de générer du cash et prouver que votre business model est viable.
# 8 – Mauvaise stratégie marketing
14% des startups échouent parce qu’elles ne connaissent pas leur cible et savent encore moins comment attirer leur attention et les convertir. On retrouve souvent ce cas dans les startups fondées par des profils techniques qui se concentrent plus sur la construction du produit que sur le développement commercial.
La startup Overto, dans son analyse post-mortem, écrit par exemple, « nous avons atteint le plafond de ce que nous pouvions réaliser sans effort très vite. Il était temps de faire un peu de marketing. Malheureusement aucun d’entre nous n’était qualifié dans ce domaine. Pire encore, personne n’a eu assez de temps pour combler le vide ».
# 9 – Ne pas tenir compte des feedbacks des clients
Ignorer les utilisateurs ou ne pas collecter les commentaires des utilisateurs est une erreur fatale pour la plupart des startups. La startup eCrowds a déclaré que « Nous avons passé beaucoup trop de temps sur la construction et nous n’avons pas porté attention aux commentaires ».
De même, VoterTide a écrit: «Nous n’avons pas passé assez de temps à parler avec les clients. Nous ne savions pas que notre produit ne plaisait pas jusqu’à ce qu’il soit trop tard. Vous devez faire attention à vos clients et vous adapter à leurs besoins ».
# 10 – Mauvais Time to market
Arriver trop tôt, coute cher. Arriver trop tard est inutile. Un mauvais time to market peut simplement tuer une startup. Soit vos clients ne vous attendent pas, soit ils n’ont plus besoin de vous.
Certaines startups ont par exemple échoué parce qu’elles étaient trop en avance. C’est le cas de Calxeda, une startup de l’informatique, qui proposait des services innovants sur une technologie que personne n’utilisait encore… c’est ce qu’on appelle un mauvais timing.
# 11 – Pas de focus
Se laisser distraire par des projets, des problèmes personnels et se déconcentrer de ses objectifs est la raison de 13% des échecs. Vous avez cru suffisamment dans votre idée pour vous lancer ; croyez-y assez pour la suivre jusqu’au bout.
La startup MyFavorite explique d’ailleurs que le défocus a signé la fin de l’aventure. « C’est quand nous sommes revenus du SXSW que notre intérêt pour ce que nous faisions a commencé à décroitre. Nous ne savions même plus si nous voulions continuer, si nous voulions des investisseurs ou même si nous voulions juste créer une startup ».
# 12 – Désaccord avec les investisseurs / Co-fondateurs
Une discorde entre les cofondateurs ou avec les investisseurs et c’est la mort assurée. Il est d’ailleurs très rare que les fondateurs d’une startup démarrent et finissent ensemble une aventure sans encombre. Il est tout aussi rare de retrouver les Hommes du départ aux postes clés à la fin.
# 13 Le pivot qui foire
Des pivots comme Burbn qui se transforme en Instagram ou ThePoint qui se transforme en Groupon c’est extraordinaire. Mais rare. Flowtab explique dans son post-mortem, « pivoter pour pivoter est sans intérêt. Cela doit être un projet bien calculé, où les changements de modèle d’affaires sont testés, et les résultats mesurés. Sinon, vous ne pouvez pas apprendre quoi que ce soit. »
# 14 – Manque d’expertise du domaine
Il y a beaucoup de bonnes idées, mais 9% des échecs sont dus au manque de passion pour un domaine ou un manque de connaissances d’un domaine. Dans leur post-mortem, NewsTilt explique leur manque d’intérêt : « Nous aimons vraiment le journalisme. Nous avons compris l’importance des commentaires et déterminé le bon client : les journaux. Mais de là à vendre un outil pour les commentaires sur les médias en ligne… »
# 15 – Emplacement, emplacement, emplacement
Que les choses soient claires. L’emplacement existe aussi sur internet. Vous n’allez pas lancer une application pour trouver de la viande de boeuf en Inde par exemple. D’abord il doit y avoir congruence entre le concept et l’emplacement de votre startup.
Comme Meetro a écrit: « Nous avons lancé notre produit à Chicago. Les choses vont très bien … Le problème que nous allions bientôt rencontrer est qu’avoir des centaines d’utilisateurs actifs à Chicago ne signifie pas que vous aurez le même nombre d’utilisateurs actifs à Milwaukee ».
# 16 – Les investisseurs snobent la startup
Un certain nombre de fondateurs de startup expliquent que manque d’intérêt des investisseurs est une raison de l’échec. Les startups ont besoin de cash et il est vrai que quand les investisseurs coupent le robinet les conséquences sont importantes pour la vie de la startup. D’un autre côté, j’ai rarement vu un investisseur refuser un projet solide…
# 17 – Les problèmes juridiques
Parfois, une start-up peut évoluer à partir d’une idée simple dans un monde très complexe et cela peut causer sa perte très rapidement.
C’est notamment le cas d’UberPop en France, qui a été obligée de fermer le service. On peut aussi citer TwitPic qui a été obligé de fermer son service d’hébergement de photo Twitter après un différend juridique avec l’ogre des réseaux sociaux qui menaçait de couper l’accès à son API.
# 18 – Pas de networking
Ne pas utiliser son propre réseau est la cause de 8% des échecs. C’est déjà difficile de se faire un réseau, alors si en plus vous n’utilisez pas comme il faut celui qui existe… Vos parents, votre famille, vos amis, il ne faut pas hésiter à parler autour de vous de votre idée, de vos difficultés pour obtenir le maximum de conseil.
# 19 – Burn-Out
L’équilibre vie privée/vie pro n’est pas quelque chose à prendre à la légère. Le burn-out a été donné comme raison de l’échec dans 8% des cas. Il faut déléguer, se reposer et se réserver des moments pour soi. Le plus gros risque et d’exploser au moment où votre startup démarre réellement.
#20 – Ne pas avoir pivoté
Dans 7% des autopsies de startups, le fait de ne pas avoir pivoté revient comme une cause fatale.
Comme l’ écrit Keith Nowak dans le post-mortem de Imersive : « Nous étions à mi-pivot et à mi-chemin entre une stratégie que nous savions erroné et celle qui aller nous couronner de succès, mais nous n’avons pas été en mesure de suivre l’une d’elles au maximum. C’était une situation très difficile à la fois professionnellement et personnellement. Nous avons été extrêmement frustrés de ne pas pouvoir suivre parfaitement cette nouvelle stratégie et chaque jour qui passait sans progrès significatif était un pas de plus vers l’échec ».
Source d'origine: CB Insight. Article FR repris avec autorisation de 1001startups.fr (auteur Kevin Bresson)