De nombreux entrepreneurs projettent de se lancer dans la restauration bio. Mais ne s’improvise pas commerçant bio qui veut ! Voyons en quelques questions ce qu’implique réellement l’appellation « bio » et les outils existants pour la soutenir.
Entre 2011 et 2018, la part de marché des produits alimentaires biologiques à doublé en Belgique. A la maison, le budget que les ménages consacrent à ces produits ne cesse d’augmenter. A l’extérieur, ils se montrent de plus en plus soucieux de savoir ce qui se trouve dans leur assiette. Le goût des aliments, la santé, la protection de l’environnement et l’attrait pour la dimension locale sont les raisons les plus avancées par le consommateur de produits bio. Pour répondre à cet appel, les restaurateurs et autres cuisiniers de collectivités s’approvisionnent de plus en plus en produits issus de l’agriculture biologique.
De notre côté, on constate une augmentation des demandes adressées aux 1819 de la part d’entrepreneurs qui projettent de se lancer dans la restauration bio. Il est toutefois plus rare d’être interrogé sur la portée de l’étiquetage bio pour l’activité. Hors, ne s’improvise pas commerçant bio qui veut ! Voyons en quelques questions ce qu’implique réellement l’appellation « bio » et les outils existants pour la soutenir.
Vous avez dit « bio » ?
Le terme « bio » désigne les aliments produits de la manière la plus naturelle possible. Dans un premier temps, il se réfère à l’agriculture biologique qui vise à réduire au minimum notre impact sur l’environnement et se fonde une série de pratiques allant dans ce sens (rotation des cultures, usage limité d’engrais chimiques, interdiction des OGM, respect des conditions locales, élevage en plein air…). Mais le bio fait aussi partie d’une filière plus large qui comprend la préparation des aliments, la distribution, la commercialisation et la consommation de ces mêmes aliments.
L’appellation « bio » est protégée par un règlement européen strict qui date de 1991 et qui est mis à jour régulièrement. Pour qu’un produit soit qualifié de « bio », il doit donc respecter des règles tant au niveau de sa production que de sa transformation, de sa distribution et de sa commercialisation. En plus des contrôles classiques effectués sur tous produits alimentaires, les produits biologiques sont donc contrôlés de manière spécifique selon un cahier des charges européen.
Comment le consommateur reconnait-il le bio ?
Pour le consommateur, les produits issus de la filière biologique sont identifiables au travers de labels. En fonction de la certification, il peut ainsi mieux connaitre les engagements qui sont pris à différents échelons de la chaine de vente.
En Belgique, la première référence est le label européen pour l’agriculture biologique. En complément, il existe des labels nationaux, publics ou privés. Le label belge BioGarantie, par exemple, se base sur un cahier des charges privé qui complète le règlement européen et couvre également les points de vente et le secteur Horeca.
Le site www.labelinfo.be est une initiative de plusieurs organisations qui vise à aider le consommateur à faire le tri dans les labels en explicitant clairement toutes les étiquettes que le consommateur peut trouver sur le marché.
Savez-vous ce que cela implique à Bruxelles ?
En application de la législation européenne, la Région de Bruxelles-Capitale contrôle la chaîne de vente des produits biologiques. En principe, toutes les entreprises qui produisent, préparent, entreposent ou transportent des produits biologiques doivent se faire contrôler avant de démarrer leur activité. Ceci prend soit la forme d’une simple déclaration soit d’un contrôle via l'un des quatre organismes agréés (Certisys, Quality Partner, TÜV Nord Integra et Comité du Lait).
En réalité, les entreprises qui doivent se faire contrôler sont celles qui :
- produisent, transforment ou entreposent des produits bio ;
- commercialisent des produits bio, avec cependant une dispense pour les points de vente qui commercialisent uniquement des produits bio vendus pré-emballés OU des produits pré-emballés et non pré-emballés (en vrac) à condition que le montant d’achat des produits en vrac soit inférieur à 5.000€ HTVA/an.
- Importent des produits bio de pays situés hors de l’Union européenne ;
Le site de Bruxelles Economie et Emploi précise ces différentes procédures.
Good Food et alimentation durable
La région de Bruxelles Capitale a lancé en 2016 la stratégie Good Food, pour une durée de 5 ans, dont la mission est d’encourager et de fédérer toutes les initiatives en alimentation durable.
Dans ce cadre, les cantines (écoles, hôpitaux, maison de repos, crèches, sociétés de catering, etc.) et les restaurants peuvent obtenir le label Good Food, qui vise à valoriser les établissements qui s’impliquent dans une démarche durable et proposent des aliments locaux et de saison, des produits issus de l’agriculture biologique, réduisent le gaspillage alimentaire, mettent à leur des repas végétariens, travaillent dans une logique zéro-déchets, etc.
Avant d’introduire votre candidature pour le label Good Food, vous pouvez bénéficier d’un accompagnement gratuit d’une journée, assuré par EcoRes, pour effectuer un diagnostic de votre situation par rapport aux critères du label, identifier vos points forts et vos points à améliorer et disposer d’une boites à outils pratiques.
Par ailleurs, chaque année la Région fait un appel à projet pour aider les commerces dans leur transition vers le Zéro Déchet. Les bénéficiaires peuvent décrocher un soutien financier de 2.500 à 15.000€ pour expérimenter de nouvelles pratiques ou tester le zéro déchet.
Toutes les informations sur ces initiatives sont disponibles sur le site Bruxelles Environnement.
Vous voulez surfer sur la vague bio ou aller plus loin ?
Sachez qu’il existe un guide de la consommation durable et de nombreux outils.
1. Pour vous informer davantage sur le bio
- Le site internet de Bruxelles-Environnement contient de nombreux conseils pour faire évoluer sa cuisine vers le durable.
- Le guide de l'alimentation durable édité par Bruxelles-Environnement et l’Observatoire bruxellois de la consommation durable.
- Les sites spécialisés sur l’alimentation durable : BioForum, EcoConso, le Réseau des acteurs bruxellois pour l’alimentation durable…
- Le site de référencement des labels www.labelinfo.be
2. Découvrir les règlementations
- Le site de la Commission européenne.
- Les obligations du commerçant bio en région bruxelloise.
- Un exemple de cahier des charges pour l’Horeca et les collectivités : le cas du label BioGarantie.
3. Bénéficier de soutien financier
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Bruxelles Environnement organise régulièrement un appel à projets pour les actions menées en faveur de l’alimentation durable à Bruxelles. Abonnez-vous à la newsletter Good Food pour être tenu au courant. La région bruxelloise propose une fois par an l’appel à projets BeCircular, un soutien aux projets innovants qui créent ou développent un business durable, dans une optique d’économie circulaire.
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Village Finance octroie une bourse de 5.000€ aux indépendants et TPE qui répondent aux critères de l’économie circulaire de lancement aux starters qui démarrent ou développent un projet durable et répondent à certaines conditions.
4. Se faire conseiller
Certaines structures d’appui aident les entrepreneurs à créer ou développer leurs activités dans une perspective durable. On peut notamment citer :
- Le coaching durable du Village Partenaire,
- Les services d’aide de la Cellule éco-conception de l’UCM,
- L’accompagnement pour futurs maraîchers de BoerenBruxselPaysans
- Le programme d’accompagnement collectif Green Lab de hub.brussels, accélérateur pour start-ups durables
5. Se créer un réseau
- Le cluster circlemade de hub.brussels propose workshops et événements de networking, ainsi qu’un accompagnement individuel pour certains projets
- RABAD, le réseau des acteurs bruxellois pour l’alimentation durable
- Le réseau d’initiatives d’horeca durable qui regroupe des espaces de restauration, culturels et conviviaux qui développent des activités de sensibilisation au développement durable.
- Les rencontres Good Food qui se tiennent une fois par an.