On dit parfois qu’entreprendre est la dernière grande aventure encore accessible à chacun. Pourtant, lancer son activité est rarement un long fleuve tranquille. Pour certains d’entre nous, moins valides, les obstacles peuvent être encore plus nombreux et sembler insurmontables. Est-ce le cas ? Petit aperçu des coups de pouce disponibles.
Combien de candidats entrepreneurs ont-ils été poussés par leurs proches à abandonner leur projet? « Être indépendant c’est la misère », «Tu vas à la catastrophe et tu vas te retrouver à la rue », « Regarde cousin X qui paie tellement d’impôts et ne prend jamais de vacances »…
Mis à part les enfants d’indépendants (et encore !), tous les porteurs de projets ont à un moment ou l’autre été confrontés à ces avertissements bien intentionnés. C’est d’autant plus vrai pour les personnes en situation de handicap, que leur entourage a parfois tendance à surprotéger. Pourtant, l’entrepreneuriat peut être une alternative intéressante à un travail salarié : possibilité de travailler de la maison dans un environnement adapté, flexibilité des horaires, flexibilité du temps de travail, travail motivant, etc.
Dans certains cas, les personnes handicapées ont de plus développé des compétences cruciales à l’entrepreneur : ténacité (et tous les entrepreneurs peuvent témoigner qu’il en faut une bonne dose !), adaptabilité, patience, … Un parcours de vie pas toujours facile peut s’avérer un tremplin efficace vers l’entrepreneuriat.
Il nous raconte son histoire...
Déjà tout petit, Alexandre Bodart Pinto montre un goût pour le business, il a très tôt le sens des affaires. A la suite d’un accident de moto à l’âge de 16 ans, il se retrouve paralysé. Sa famille l’aide à passer des premiers moments difficiles avec une longue période de rééducation. A 18 ans, il entame des études en marketing et communication. Alexandre est jeune et aime faire la fête. Il aime aussi organiser les soirées et il le fait avec succès. Au sortir des études, il décide de continuer dans cette voie et ouvre une discothèque à 22 ans. Mais Alexandre voit les choses en grand : il se spécialise dans la création d'évènements prestigieux, avec son agence VIP Belgium qui organise des soirées à Cannes et à Saint- Tropez. Au départ, son entourage essaie de le retenir : « Tu es trop jeune », « tu es en chaise roulante », « tu n’as pas d’expérience du milieu, tu n’as pas de réseau, tu ne vas pas tenir un an »…Alexandre relève le défi et se promet de ne pas tenir un an, mais dix. Les conseils de ce jeune entrepreneur à succès ?« Never give up » : on rencontre tous des difficultés, la différence entre l’entrepreneur qui réussit et les autres, c’est qu’il tient bon et, même les jours les plus difficiles, il ne perd pas son rêve de vue. Son autre conseil, c’est d’avancer pas à pas, ne pas seulement regarder le bout du chemin, qui peut sembler tellement éloigné et inatteignable, mais se fixer des objectifs intermédiaires, aller de l’avant par étape : chaque étape franchie est déjà une réussite. Pour en découvrir plus sur Alexandre, vous pouvez télécharger gratuitement son autobiographie ou la commander en version papier (les profits vont à l’association « Wheeling around the World ») : https://www.bodartpinto.com/ |
Un coup de pouce pour se lancer ?
A Bruxelles, certaines mesures spécifiques, dispensées par le service PHARE, existent pour favoriser le lancement de sa propre activité.
Le Service PHARE est l’administration de la COCOF qui est en charge de la politique du handicap. Pour pouvoir introduire une demande d’intervention au PHARE, il faut d’abord avoir été admis au PHARE (reconnaissance du handicap).
4 mesures
Quatre mesures différentes peuvent venir soutenir l’entrepreneur dans sa démarche.
Soutien et accompagnement dans la formation professionnelle
Si les personnes souhaitent effectuer une formation professionnelle avant de se lancer comme indépendant, le PHARE propose diverses aides et soutien.
Prime d’installation
La prime d’installation a pour but d’aider la personne handicapée qui souhaite s'installer en tant qu'indépendant sur le territoire de la Région de Bruxelles-Capitale, ou qui y reprend son activité d'indépendant après une interruption provoquée par un accident ou par une maladie ou qui tente de maintenir son activité professionnelle mise en péril par sa déficience en lui accordant une intervention compensatrice de sa perte de rendement.
C’est une intervention financière accordée à cette personne handicapée pour une période définie.
Elle est déterminée par un pourcentage du revenu minimum mensuel moyen tel que garanti par la convention collective de travail n° 43 du 2 mai 1988 , sans pouvoir en excéder 50 %. Ce pourcentage équivaut à la perte de rendement du demandeur. Elle est fixée pour un an et peut être prolongée en fonction de la persistance de la perte de rendement.
Adaptation du poste de travail
Cette intervention est accordée pour couvrir les frais réellement exposés pour l'adaptation du poste de travail en fonction du handicap. Si l'adaptation consiste en l'achat d'un matériel spécialisé, l'intervention ne couvre que la différence entre le coût de ce type de matériel et celui du matériel standard.
Intervention dans les frais de déplacement
C’est une intervention financière octroyée par le Service PHARE dans les frais supplémentaires liés au handicap pour se rendre sur son lieu de travail. La personne doit être incapable, par suite de sa déficience, d’utiliser seule un moyen de transport en commun ou d'y accéder seule. Ces frais doivent constituer une dépense supplémentaire liée au handicap.
Et en plus
Les personnes handicapées ont bien entendu accès aussi à toutes les aides publiques disponibles pour tous les entrepreneurs :
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Accès à l’information grâce au service 1819
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Se faire aider par une structure d’accompagnement pour préparer son projet (validation de l’idée, étude de marché, business plan, demandes de financements, …)
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Tester son projet via une coopérative d’activités
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Faire une demande de financement public
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Accéder aux subsides régionaux pour les entreprises
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Profiter des infrastructures des centres d’entreprises publics ou des incubateurs
Attention cependant ! Le fait de se lancer comme indépendant va engendrer une modification des revenus de l’entrepreneur. Le porteur de projet mais aussi son ménage peut donc potentiellement perdre le droit à certains avantages sociaux.
Avant de vous lancer dans une activité d’indépendant, prenez rendez-vous auprès du service social de la DGPH, de votre commune, du CPAS ou de votre mutualité. Ces services analyseront avec vous votre situation et pourront effectuer une simulation sur base des revenus escomptés. Cela vous permettra de prendre une décision en toute connaissance de cause !
Comment contacter le service social de la DGPH ?
Par email, téléphone ou lors de permanences décentralisées. Toutes les informations sur ce site.
A l’occasion de la journée de la personne handicapée, le 3 décembre, la Région de Bruxelles-Capitale édite une brochure reprenant toutes les informations utiles. Vous pourrez l’obtenir dès sa parution en envoyant un message à info@1819.brussels.