Vous êtes convaincu d’avoir découvert une opportunité dans le marché et vous désirez vous lancer dans la production d’un produit alimentaire : plat préparé, boisson, pâtisseries… ? Voici quelques conseils pour vous aiguiller !
La formulation
Avant toute chose, il vous faut mettre au point la recette ; elle doit être constante et reproductible à l’échelle à laquelle vous désirez produire. Vos produits seront-ils frais ou préemballés ? Sont-ils destinés à être consommés immédiatement ou à être conservés ? Sont-ils conçus pour un public particulier (comme les intolérants au gluten ou les diabétiques) ?
L’asbl InduTec (interface entre le monde de l’entreprise et les Hautes Ecoles), en collaboration directe avec la Haute Ecole Lucia De Brouckère (et en particulier l’Institut Meurice et l’Institut Athur Haulot) peut vous aider à mettre au point la recette la plus adaptée à votre projet. Il peut s’agir de créer un nouveau produit, mais aussi de diminuer la valeur énergétique d’un produit existant, ou d’en augmenter la qualité nutritionnelle ou encore d’allonger la date limite de consommation.
Les tests
Avant sa mise sur le marché, le produit devra être soumis à toute une série de tests : étude de la stabilité (comment le produit vieillit-il ?), fixation de la date limite de conservation, analyse nutritionnelle, analyses microbiologiques, présence d’allergène…
Le site du SPF Economie (BELAC) reprend les laboratoires agréés pour effectuer ces tests. La Région Bruxelloise a son propre centre d’expertise alimentaire, agréé pour certaines analyses microbiologiques et chimiques : Brucefo.
A côté de ces tests, InduTec, en association avec le Laboratoire des Sciences et Technologies Alimentaires (LSTA – département de l’Institut Meurice), a développé un service d’analyse sensorielle : des consommateurs et/ou des spécialistes évaluent votre produit dans tous ses aspects : odeur, arôme, couleur, texture, goût, packaging, … Une aide précieuse pour votre étude de marché !
Evidemment, ces tests et études ont un coût, mais n’oubliez pas que vous pouvez faire appel aux aides de la Région : aide de pré-activité si vous n’avez pas encore de numéro d’entreprise, aides à la consultance si vous êtes déjà enregistré auprès de la Banque Carrefour des Entreprises. InduTec vous aidera à compléter vos demandes de subsides.
La construction du projet
Comme tout autre projet, un projet de production alimentaire se doit d’être préparé soigneusement. A côté d’InduTec déjà cité plus-haut, d’autres organismes peuvent vous aider dans la préparation de votre projet : rédaction d’un business plan et plan financier, détermination du prix de revient, étude de marché, dossiers de demandes de financement et de subsides… Vous les retrouverez grâce au moteur de recherche « Qui peut m’aider ? » de notre site. Credal organise également une formation gratuite en alimentation durable pour ceux qui ont déjà une idée mais ont besoin de l’affiner, de la tester en cuisine avec les conseils d’un cuisinier professionnel et d’un expert en création d’entreprise.
Pensez bien à toutes les autorisations qui vous seront nécessaires pour mener à bien votre projet, entre autres les accès à la gestion et à la profession. Pas besoin de l’accès à la profession de restaurateur pour faire des plats préparés, mais vous avez absolument besoin de l’accès à la profession de boulanger-pâtissier pour préparer biscuits, macarons ou gâteaux !
Si vous importez vous-même directement certains produits agricoles de l’extérieur de l’UE (par exemple du riz, de l’huile d’olive…), sachez aussi que dans certains cas un certificat est requis. Pensez enfin à la certification bio si vous préparez des produits biologiques !
Production
Il va de soi que votre production devra se faire dans un lieu répondant à toutes les normes en matière d’hygiène. Vous devrez introduire une demande d’autorisation ou d’agrément auprès de l’Agence Fédérale pour la Sécurité de la Chaîne Alimentaire. L’AFSCA édite toute une série de guides pour vous aider à respecter les règles au mieux.
Une asbl, BRUFOTEC, peut vous aider dans la conception de votre atelier, sa mise aux normes, la mise en place d’un plan de nettoyage… Et la Région prend en charge de 50% à 80% du coût des services !
N’oubliez pas aussi que votre lieu de production doit être en ordre du point de vue de l’urbanisme et de l’environnement. Votre cuisine privée ne peut pas servir de cuisine professionnelle ! Si vous ne pouvez pas tout de suite investir dans votre propre espace professionnel, pensez aux solutions alternatives : certains professionnels louent parfois leurs espaces de production lorsqu’ils ne les emploient pas, et il existe à Bruxelles plusieurs projets de coworking culinaire.
Emballage et étiquetage
BRUFOTEC peut également vous aider sur la question de l’étiquetage des aliments. La législation est en effet de plus en plus complexe et sévère, les mentions obligatoires de plus en plus nombreuses. Tout cela combiné avec la législation sur l’emploi des langues, mieux vaut se faire aider pour ne pas commettre d’erreur !
Le choix de l’emballage est aussi important : le désirez-vous durable ou pas ? Avez-vous bien vérifié qu’il n’a pas d’influence sur la qualité des aliments emballés (les laboratoires cités ci-dessus peuvent faire les tests adéquats)? Comment choisissez-vous son design ? Savez-vous que le MAD Brussels, le centre bruxellois de la mode et du design, peut aussi vous conseiller en terme de design de contenant ?
Quelques sources d'infos utiles
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Guides d’autocontrôle de l’AFSCA
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Autres publications de l’AFSCA
Articles complémentaires:
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