Le concept Neveo
Simon Desbarax : « L'idée de créer cette société est liée à l'expérience personnelle de Vincent (Leroy), cofondateur et CEO : ils'occupait quotidiennement de son grand-père et il a bien vu ses difficultés pour s'approprier une technologie finalement assez basique comme Skype. Or, son grand-père avait envie de communiquer avec des membres de sa famille habitant aux Etats-Unis. Sans assistance, impossible pour lui de communiquer autrement que par téléphone et là, c'est cher.
D'où cette idée de passer par les outils les plus familiers du quotidien, la télévision et le téléphone. On a beaucoup travaillé sur une solution ergonomique qui permette aux familles d'envoyer des photos, des videos ou des appels téléphoniques à partir de leur smartphone, leur tablette ou leur PC vers la télévision de leur parent en maison de repos ou à l'hôpital. Pour la personne âgée, il suffit de pousser sur un bouton de sa télécommande pour accéder aux photos et aux videos sur sa télévision. Idem pour les appels en vidéoconférence, l'image apparaît sur la télévision, mais la personne âgée communique avec le téléphone fixe. En revanche, on n'a pas intégré de webcam pour filmer la personne âgée parce que les retours d'expérience nous ont clairement indiqué que
- les personnes âgées en hôpital ou en maison de retraite ne souhaitent pas être filmées et ..
- les directions de ces établissements ne le souhaitent pas non plus. Mais l'essentiel, c'est bien que la personne âgée puisse voir et entendre sa famille. »
Faut-il parler d'un produit ou d'un service ?
Simon Desbarax : « C'est un service. Au départ, c'était un peu les deux, un mélange de produit et de service parce qu'on avait conçu une « setup box » qu'il fallait insérer entre le point d'accès au câble et la télévision et qui transformait la télé classique en « smart TV » mais, suite aux tests que nous avons faits en collaboration avec des maisons de repos et des hôpitaux, on a constaté qu'ajouter un matériel, c'était compliqué. On s'est donc focalisé sur le développement d'une appli qui est soit directement intégrée sur les « smart TV », soit installée sur les box existantes. Nous travaillons avec les fabricants de « smart TV » qui développent des téléviseurs spécifiquement pour les maisons de repos et les hôpitaux. Par définition, leurs téléviseurs sont connectées à Internet et donnent donc accès à des services (Skype, Facebook, portails familiaux...). Et donc, notre application est également accessible par le biais des ces téléviseurs. »
La création de Neveo
Simon Desbarax : « La société a été créée au début de cette année. Mais avant d'en arriver là, il a fallu passer par une série d'étapes, imaginer le concept, évidemment, puis former l'équipe et vérifier que notre idée répondait à un vrai besoin dans le marché. Nous nous sommes dit qu'une bonne manière de se faire connaître et de trouver les premiers financements serait de passer par des concours. Ca nous a pas mal réussi, puisque nous avons obtenu des subsides européens à la suite d'un appel à projets sur le thème de la population vieillissante. Une bourse de préactivité nous a permis de tester nore concept auprès de personnes âgée. Et puis, en janvier dernier, nous avons créé la société et là, nous venons de décrocher de nouveaux financements auprès de deux Business Angels et le Lean Fund. »
Le meilleur conseil que Simon Desbarax a reçu
Simon Desbarax : « 'Testez votre solution sur le terrain !' Ce conseil, nous l'avons souvent entendu et il est absolument essentiel. Nous savions que notre concept apporte une réponse à un besoin des personnes âgées mais, en même temps, ce n'était pas une démarche naturelle pour nous de la tester en situation réelle. Nous avons très vite compris que le projet doit évoluer constamment en fonction du feedback des utilisateurs. On ne peut pas réussir un projet d'entreprise si on ne remet pas constamment la solution en question. Nous, en tout cas, ça nous a énormément servi de tester notre solution auprès des utilisateurs potentiels ».
Son conseil aux entrepreneurs débutants
Simon Desbarax : « Le même que celui qui nous a aidés à progresser : 'Testez votre solution sur le terrain !'. »
Des conseils qu'il n'aurait pas dû suivre ?
Simon Desbarax : « Pas que je sache, non. J'ai fait des erreurs, ça, c'est certain, mais elles ne sont pas liées aux conseils que j'ai reçus. La principale erreur a sans doute été de vouloir aller trop vite dans la recherche de capitaux. Je me suis donc adressé trop tôt à des investisseurs, perte de temps pour eux, perte de temps pour moi. Exemple concret : inutile de s'adresser à un Business Angel si on n'a pas un 'proof of concept' (littéralement « démonstration de faisabilité »). Autre élément essentiel, il faut créer une équipe autour du projet avec des profils complémentaires. Nous, il nous a manqué un profil qui, s'il avait été parmi nous, nous aurait certainement fait gagner pas mal de temps, notamment dans la recherche de financements. Tant qu'on n'a pas une équipe complète, c'est très compliqué de passer toutes les étapes. »
Et là ? Votre équipe est au complet ?
Simon Desbarax : « Pas totalement, non. Nous cherchons activement un responsable technique. Pour le moment, nous sommes 4 à travailler à temps plein : Vincent Leroy est CEO et responsable produit, Morgane Wathelet responsable marketing, Jérôme du Bois d'Enghien, Développeur IT et moi, responsable ventes. »
Son regard sur l’accompagnement
Simon Desbarax : « J'ai le sentiment que nous avons été très bien entourés pour lancer notre projet. Les pouvoirs publics font beaucoup d'efforts pour aider à la création d'entreprise même si ces efforts ne sont pas toujours suffisamment structurés, avec pour conséquence, par exemple, qu'on rate des subsides qui seraient utiles simplement parce qu'on ne sait pas qu'ils existent. Pour le reste, nous avons été très bien aidés par impulse.brussels, et c'est d'ailleurs pour cette raison que nous avons établi notre siège social à Bruxelles. Leur accompagnement a été essentiel par exemple dans l'analyse du business plan, ou la mise en réseau. »