Trop d’entrepreneurs estiment qu’élaborer des business plan et budgets est devenu impossible et inutile dans ce monde qui bouge. Beaucoup « laissent venir » et réagissent selon les moyens du bord au moment venu. Une erreur grave et récurrente selon le Centre pour Entreprises en difficulté.
Les mouvements des marchés sont rapides et bien peu d’experts ou entrepreneurs sont capables de les anticiper au-delà de quelques mois. Tout reste toutefois possible en matière de business.
Nombre d’entrepreneurs ont des idées géniales, des marchés porteurs, des atouts considérables mais ne se donnent les moyens de les mettre en œuvre.
Parmi les milliers de cas traités par le Centre pour Entreprises en difficulté (BECI), un élément ressort : le manque de prévoyance budgétaire. L’erreur est grave car même si ils ne sont par définition jamais exacts, le business plan et le budget permettent de fixer les objectifs, de donner le cadre général et, surtout, de faciliter la réactivité en cas de pépin. Avoir élaboré un budget en début d’année permet de mieux réagir aux imprévus ; outre les chiffres, le mental y est déjà préparé.
Elaborer son budget permet d’adopter un management proactif plutôt que réactif. Et cela change tout.
Des prévisions irréalistes
L’erreur courante est de réaliser des prévisions très détachées de la réalité. Les budgets sont montés de manière très théorique et… optimiste. Les imprévus ne sont pas imaginés.
Que ce soit dans les prévisions des ventes, des coûts ou des futurs investissements, des marges de manœuvres se doivent d’être calculées selon plusieurs simulations. Que se passerait-il si mon chiffre d’affaires baissait de 30% ? Et si je devais tripler le budget de la communication ? Qu’en serait-il si un client important ne me payait pas ?
Il s’agit aussi de réfléchir aux délais car l’optimisme frise régulièrement la naïveté : le temps de décision des clients est souvent long, les paiements se font attendre plus qu’avant, une mission ou un chantier peut s’éterniser,...
Des frais accessoires dans le passé peuvent être devenus considérables aujourd’hui. Pour preuve, les frais de transports, de gestion des déchets ou ceux liés à l’énergie. Les frais liés aux assurances dans certains secteurs, ceux liés à la communication dans d’autres ou encore aux frais d’experts (devenus souvent indispensables) ne sont pas non plus à négliger.
Pour équilibrer le budget, plusieurs pistent s’offrent à l’entrepreneur : booster les ventes, trouver de nouvelles ressources financières ou limiter les coûts et investissements non stratégiques. Cette dernière piste est à privilégier avant toutes les autres : éliminer des frais inutiles est souvent possible, rapide et porteur.
A contrario, trop d’entrepreneurs ont tendance à majorer artificiellement les recettes espérées pour équilibrer le tout. Sur papier cela va aisément ; dans la pratique, il en est tout autrement pour les concrétiser… Mieux vaut être très pessimiste sur le chiffre d’affaires et trouver les solutions en fonction. On se porte beaucoup mieux en cas de stress !
Soyez prévoyant en matière d’argent
La recherche de capitaux est souvent un passage obligé pour quantité d’indépendants et patrons. Quoi qu’on en dise, les sources de financement restent nombreuses et encore ouvertes aux PME qui… le méritent et qui anticipent : subsides à profusion, business angels, prêts subordonnés,…
Une chose est certaine à l’égard des financeurs : la confiance est le maître-mot dans la démarche. Et, autant, la recherche d’argent apparaît comme une action saine et normale quand tout va bien, autant est- elle perçue négativement en cas de souci. Et là, ne comptez pas sur les apporteurs.
Ainsi, tant les banquiers restent « sur le pont » quant à l’appui aux starters, aux entreprises stables ou à celles en croissance ; tant sont-ils intransigeants et cassants face aux entrepreneurs non prévoyants.
Mieux vaut donc leur demander plus dès la demande initiale plutôt que trop peu (ou trop juste) avec l’idée d’aller éventuellement solliciter un complément par la suite.
Prévoir pour limiter les catastrophes : voici une évidence que la majorité des patrons valideront en coeur. Or, le mystère reste entier : les petites et moyennes entreprises qui peuvent présenter des budgets « construits » sont encore bien rares.
N’hésitez pas à faire checker gratuitement votre budget par les comptables-partenaire du Centre pour Entreprises en difficulté. Ils sont à votre service : www.ced-com.be
Auteur: Olivier Kahn - Centre pour Entreprises en Difficulté